La mission des artilleurs français déployés en Irak est officiellement terminée

Étant donné que, avec l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis, les Forces démocratiques syriennes [FDS] ont fini par chasser les jihadistes de l’État islamique [EI ou Daesh] du dernier bastion qu’ils occupaient encore sur la rive orientale de l’Euphrate, le dispositif militaire français déployé au Levant au titre de l’opération Chammal va évoluer.

Déjà, la semaine passée, et sans doute pour la première fois depuis septembre 2016, le compte-rendu hebdodmadaire des opérations publié par l’État-major des armées [EMA] n’avait pas eu un seul mot pour la Task Force [TF] Wagram, jusqu’alors déployée à la frontière irako-syrienne avec 3 CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] pour appuyer les offensives des FDS contre l’EI.

Il faut dire que, après avoir connu une activité très intense, la TF Wagram n’a pas eu l’occasion de beaucoup faire parler la poudre lors des combats menés à Baghouz. Aussi, et comme l’avait indiqué, le mois dernier, une source militaire français, son retrait de la force Chammal était « acté ».

Ce qu’a confirmé, ce 4 avril, le colonel Patrik Steiger, le porte-parole de l’EMA. « La Task Force Wagram a terminé sa mission », a-t-il en effet annoncé. Et, a-t-il ajouté, « son désengagement sera public lorsqu’il sera effectif. »

« À Fil Fayl, à Qayarrah, à Mossoul, à Al Assad, toujours, au plus près du combat, toujours, talonnant les terroristes. Vos déploiements successifs, c’est la liste des défaites de Daesh, à portée de canon », avait résumé, en février, Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une visite rendue aux artilleurs français.

Française ou américaine, l’artillerie a été énormément sollicitée lors des combats contre Daesh. « Au cours d’une période de cinq mois, un seul bataillon d’artillerie des marines a tiré plus d’obus que tout autre bataillon depuis la guerre du Vietnam », avait récemment souligné le site Army Times, au sujet de la bataille de Raqqa.

En outre, les CAESAr français et les canons M777 américains ont aussi très utiles quand, en raison des conditions météorologiques, il était difficile à la coalition d’apporter un appui aérien aux FDS et aux forces irakiennes.

Quoi qu’il en soit, entre septembre 2016 et mars 2018, la TF Wagram a assuré plus de 2.400 missions de tirs [destruction, interdiction, éclairement], ce qui représente environ 18.000 obus tirés, dont, et c’était une première, des obus « BONUS » [BOfors NUtating].

Cela étant, le désengagement des artilleurs ayant été officiellement annoncé, la force Chammal continuera « d’apporter un appui aérien aux FDS dans le cadre de la sécurisation de la moyenne vallée de l’Euphrate », a précisé le colonel Steiger. Pour cela, elle peut compter, pendant un moment, sur le groupe aérien embarqué [Gaé] du porte-avions Charles de Gaulle. En Irak, elle dispose des TF Monsabert et Narvik, dont la mission consiste à former les forces de sécurité itakiennes.

Photo : EMA

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