Un projet d’attentat contre une école a été déjoué par le renseignement intérieur

Dans le cadre d’une enquête ouverte trois jours plus tôt par le parquet de Paris, la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI] a arrêté et mis en garde à vue, le 25 mars, deux individus radicalisés qui préparaient une attaque contre un établissement scolaire. Ces derniers ont depuis été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle. »

Selon des informations recueillies par BFMTV, l’un de deux suspects, âgé de 21 ans et interpellé en Seine et Marne, a reconnu les faits durant sa garde à vue de 96 heures. Se présentant comme étant le « fils spirituel » de Mohamed Merah, le terroriste auteur des tueries de Toulouse et de Montauban en 2012, il a ainsi raconté qu’il comptait entrer dans une école, prendre les enfants et les enseignants en otage avant de s’en prendre aux forces d’intervention.

Pour rappel, à Toulouse, Mohamed Merah s’en était pris à l’école juive Ozar Hatorah, où il tua trois enfants et un enseignant.

En outre, le suspect a également indiqué aux enquêteurs qu’il voulait s’en prendre à un policier qui l’avait arrêté par le passé pour une affaire de droit commun.

Au second individu mis en examen dans ce dossier, il est reproché d’avoir été au courant de ces projets meurtriers. Selon BFMTV, il aurait déjà été interpellé en août 2018 pour avoir tenté d’importer des armes.

Les deux hommes étaient inscrits au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste [FSPRT] au moment de leur interpellation.

A priori, « aucun acte préparatoire » n’a cependant été découvert par les policiers de la DGSI, mais la détermination du principal suspect a été « établie » étant donné qu’il a cherché à se procurer des armes. Durant sa garde à vue, il aurait tenté de se justificer en faisant état de « problèmes psychologiques » et en avançant qu’il souhaitait « sublimer son suicide » en lui donnant un impact médiatique. « On a affaire à un gars très perturbé psychologiquement, donc instable, et donc potentiellement dangereux et à neutraliser », a confié, au Parisien, une source proche de l’enquête.

Pour le moment, l’appartenance des suspects à un réseau jihadiste n’a pas été établie, les policiers n’ayant trouvé aucun matériel de propagande sur son ordinateur et son téléphone portable. Toutefois, il a effacé ses traces numériques et l’historique de ses navigations sur Internet, y compris sur le dark Web.

Ce projet visant à s’attaquer à une école fait écho à l’affaire « Human Bomb », en 1993. Un certain Érick Schmitt, muni d’explosifs [non reliés à un détonateur] et d’un pistolet d’alarme, avait pris en otage les enfants d’une école maternelle, à Neuilly, avant d’être neutralisé par les policiers du RAID. Certains diront plus tard que son geste était un moyen d’accomplir un suicide par procuration.

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