L’US Air Force a suspendu la réception de ses nouveaux avions ravitailleurs Boeing KC-46
C’est la scoumoune pour Boeing. Après deux accidents ayant impliqué son avion B-737 MAX-8, a priori en raison d’un manque de fiabilité du MCAS [Characteristics Augmentation System] pour lequel un correctif logiciel vient d’être invalidé par la Federal Aviation Administration, le constructeur américain connaît aussi des problèmes avec le Pentagone.
En février 2011, à l’issue d’un long feuilleton aux multiples rebondissements, l’US Air Force annonça que le KC-46A Pegasus de Boeing, qui restait alors à développer, serait son prochain avion ravitailleur. Et cela, aux dépens de l’A330 MRTT proposé par le tandem constitué par Airbus [EADS à l’époque] et Northrop-Grumman.
Pour ne pas voir ce juteux marché [179 appareils à livrer, ndlr], Boeing avait consenti un généreux rabais sur lequel son concurrent ne put s’aligner. Mais le plus difficile restait à faire…
Souci au niveau du câblage électrique, système de distribution du carburant défectueux, etc… Le développement du K-46A Pegasus ne s’est en effet pas fait sans mal, Boeing ayant été contraint de mettre la main à la poche pour remédier aux retards pris dans ce programme, le Pentagone ayant pris ses précautions en refusant de payer un cent de plus par rapport à l’enveloppe 4,9 milliards de dollars qu’il avait prévue pour financer la mise au point et la certification des 4 premiers exemplaires.
Finalement, après avoir inscrit plus de 3 milliards de dollars de charges dans ses comptes afin de remédier aux problèmes rencontrés lors du développement de ce nouvel avion ravitailleur, Boeing livra à l’US Air Force, non sans retard par rapport au calendrier initialement prévu, un premier KC-46A. Et cela, malgré « plusieurs défauts détectés lors des tests préliminaires », que l’industriel s’était engagé à corriger à ses frais.
Seulement, en février, l’US Air Force décida de suspendre la réception des KC-46A. En cause? La présence de « corps étrangers » dans des « compartiments clos ». A priori, l’avion en lui-même n’était pas concerné, le problème venant du processus de fabrication. Puis cette restriction fut levée, avant de nouveau être mise en place, le 23 mars. L’annonce en a été faite par Heather Wilson, la secrétaire à l’US Air Force, lors d’une auditon parlementaire, le 2 avril.
« Nous avons en fait cessé de nouveau d’accepter les KC-46 parce que des débris de corps étrangers ont été trouvés dans des compartiments clos », a expliqué Mme Wilson. « Nous avons pris des mesures correctives, notamment un examen complet de tous les compartiments clos pour nous assurer que la ligne de production est gérée comme il se doit », a-t-elle ajouté. Et d’insister : « Nous attendons l’excellence dans la fabrication de nos avions et nous travaillons avec Boeing sur des plans d’action correctifs. »
Une porte-parole de l’US Air Force a ensuite précisé que cette mesure a été prise après que « nos inspecteurs ont identifié de nouveaux corps étrangers et des zones dans lesquelles Boeing n’a pas respecté les critères de qualité requis. »
L’Air Force a donc « de nouveau suspendu l’acceptation de nouveaux avions ravitailleurs KC-46 alors que nous continuons à travailler avec Boeing pour veiller à ce que chaque avion livré réponde aux normes de qualité et de sécurité les plus strictes », a-t-elle ajouté.
Secrétaire adjoint à l’Air Force pour l’acquisition, la technologie et la logistique, Will Roper avait précédemment qualifié la présence de ces corps étrangers [boulons, outils, déchets…] « d’inacceptable ». Ces « Les débris se traduisent par un problème de sécurité », avait-il dit, lors d’une audience à la Chambre des représentants, en mars.
Jusqu’à présent, 7 avion ravitailleurs KC-46A ont été livrés à l’US Air Force.
Sur le papier, l’USAF a fait le bon choix avec le KC-46: très bon marché, parfaitement dimensionné, moderne en conception.
Le contrat est super intéressant car à prix fixe. Boeing doit s’en mordre les doigts que les engagements sont à respecter et que ce n’est pas le pauvre contribuable qui doit payer!
Parfaitement dimensionné?
Alors oui, l’A330 et le B767 ne sont pas tout à fait sur le même créneau en termes de volumes de carburant. Toutefois, il me semble que le KC-46 a des réservoirs supplémentaires par rapport à la version civile n’est-ce pas?
Donc comment juger de la perfection des dimensions? Si l’A330 a gagné le premier appel d’offre pour le ravitailleur, c’est potentiellement parce que sa taille était considérée comme idéale. Puis l’appel d’offre a été annulé et recommencé, avec de nouveaux critères définis !
Quels sont les arguments techniques qui font du B767 un avion de dimension idéale?
Seulement sur le papier alors
la gestion des FOD principe impératif dans l’aéro……
C’est bizarre comme cela ne m’émeut pas du tout ^^
Si la dinde, qui a déjà les pattes trop courtes, se voit confiner à la célébration du Thanks Giving uniquement, ça risque de ne pas être la joie dans l’aéronautique US…
Bon, non on s’en fout : on a un Rafale qui fonctionne bien et un MRTT aussi… On pourra toujours jouer les grands seigneurs et proposer à nos « alliés » d’outre-atlantique de leur vendre quelques exemplaires…
haha, de rafales ou de mrtt ?
Vu le nombre de fois où vous ressentez le besoin d’associer dinde et F35 sur tous les sujets, j’ai l’impression que vous en avez qqch à faire.
« La dinde » (« Turkey ») est le surnom officieux donné au F-35 par ses pilotes… C’est comme d’utiliser le terme « Warthog » pour désigner le A-10, ou « Scooter » pour le A-4. Ou même « Viper » pour le F-16, avant qu’il devienne le nom officiel du Block 70.
Voilà ce qui arrive quand on privilégie la copinade au sérieux…
Et bien ça ne me fera pas pleurer!
Ah, si seulement les décideurs US de l’époque avait été moins dogmatiques (pour rappel, à l’époque c’était le gouvernement Obama qui était en place) et avaient accepté un appareil étranger, cela fait longtemps que les premiers exemplaires du A330 MRTT à la sauce Northrop-Grumman seraient en service.
Quand on pense que Shanahan le secrétaire adjoint à la défense américaine critiquait le manque de professionnalisme de Lockeed Martin.
–
e genre de programmes peut aussi faire relativiser les problèmes de l’A-400M.
Risque FOD (foreign object damage) … rencontré également sur les chaînes Airbus (dont A400M)
Grâce aux Allemands, qui ne voulaient pas utiliser un logiciel français! Encore des choix d’anglo-saxons…
L’USAF aurait du établir ce type de contrat avec le F-35. Bon, sinon, mes KC-135 peuvent tenir encore combien de temps ?
Sauf qu’un tel contrat n’est pas possible pour ce type de projet…
Le B767 est une plateforme connue, industriellement, le risque est limité.
Au niveau de la conception, Boeing a déjà fait des ravitailleurs, certains ravitailleurs B767 existent déjà . Donc les risques financiers liés à ce projet sont limités bien qu’existant…
Maintenant, pour le F35, les technologies sont inexistantes, la plateforme inexistante, l’électronique inexistante, tout à développer…
Qui irait signer un tel contrat, sachant qu’on parle de centaines de milliards? Signer ce contrat pour le F35, c’est mourir en cas de déviation des prix de 5-10%. En cas de mort de l’entreprise, les chances sont que le projet meurs et que les forces armées ne soient pas équipées de nouveaux jets avant de trouver de nouveaux investisseurs, des repreneurs, ça augmente les coûts , ….
…
Vu la mission des KC135, la seule limite est l’entretien !
C’est le problème de ces société US gérées par des financiers: gare aux lanceurs d’alerte concernant la technique, la sécurité… et quand on va dans le mur on y va tout droit ! Les Managers qui ne vont pas dans le positivisme forcené sont sortis rapidement, l’échelle de temps n’est pas l’année mais le « quarter ». Et on s’accroche à sa mauvaise foi en tentant de déstabiliser en coulisse… Boeing semble être tombé dans ce travers bien connu, les financiers l’ont emporté sur les techniciens: les clients pro vont éplucher les données et faire des découvertes: sacrée coup de tabac en vue !
c’est tellement vrai que cela existe aussi dans des sociétés autres que US. le réveil est difficile et des têtes tombent. alors tout le monde bétonne son pré-carré en jetant la responsabilité sur le voisin.
Quoi il y a des restes de mexicains (corps etrangers) dans les cloisons? Vite il faut les cloisonner!
Cela me rappelle le sandwich trouvé dans le carter d’une Renault à l’époque des inoubliables grèves cgtistes aux usines Renault.
Un jeu de cartes ou un kilo de rouge n’eut pas été extraordinaire…
Dans les usines Boeing, c’est un peu comme dans le bâtiment en fait: On planque les gravats sous l’isolant des combles perdus, la douche, la baignoire… leurs « compartiments clos » a eux!
« Boeing, des avions de maçon », pour parodier un vieux slogan des maisons Bouygues…
Quels rigolos!!!
« Trash, Tools Nuts and Bolts » selon le communiqué de l’US Air Force. Des déchets, des outils, des boulons et des écrous.
Du moment que c’est pas un barbecue avec des restes de saucisses et des bouteilles de bière…
Plus sérieusement ça dénote peut-être le fouet sur les cadences des ouvriers de la ligne d’assemblage, pour rattraper les retards de livraison.
Mauvais temps pour Boeing.
L ‘enquête sur les 737MAX montre des collusions avec la FAA est des négligences criminelles.
Boeing savait que son avion était dangereux, sont logiciel pas fiable et l’unique sonde pas suffisante.
Boeing a triché en augmentant la capacité de correction angulaire de son système sans en référer a la FAA.
Cette affaire va couter très très très cher a Boeing en dommages et intérêts, en perte de commandes et en perte de confiance des clients.
Le scandale ne fait que commencer.
Il ne restait que la branche militaire pour tenir le rafiot Boeing a flot.
Cette histoire de ravitailleur ne va pas arranger la situation de Boeing.
Qui veut acheter du CASSÉ 46?