L’État islamique a revendiqué sa première attaque en Syrie depuis la fin de son « califat »

Le 23 mars, les Forces démocratiques syriennes [FDS, alliance arabo-kurde] annonçait avoir chassé l’État islamique [EI ou Daesh] des dernières positions qu’il occupait à Baghouz. Ce qui mettait fin au « califat » que le chef de cette organisation jihadiste, Abou Bakr al-Baghdadi, avait proclamé en juillet 2014.

Dans un communiqué publié peu après, Florence Parly, la ministre française des Armées, publia un communiqué prudent. « Nous ne devons pas nous bercer d’illusions. S’il faut célébrer le succès, la situation n’en reste pas moins précaire sur le terrain. […] L’organisation terroriste s’est préparée depuis longtemps à cette échéance. Elle est passée dans la clandestinité. Elle reste capable d’agir. Aujourd’hui, notre combat doit donc se porsuivre », avait-elle ainsi estimé.

Effectivement, et comme il l’a déjà fait en Irak où sa défaite avait été officiellement proclamée par Bagdad en décembre 2017, Daesh n’a pas tardé à reprendre ses opérations.

Ainsi, dans la nuit du 25 au 26 mars, 7 combattants des FDS ont été tués par des hommes armés à la hauteur d’un checkpoint établi aux abords de la ville de Manbij. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière commise dans cette localité depuis celle qui coûta la vie, le 16 janvier dernier, à 19 personnes, dont 4 Américains [deux militaires, un civil de la Defense Intelligence Agency et un employé d’un sous-traitant du Pentagone].

Plus tard, l’EI a revendiqué cette attaque via la messagerie Telegram, en disant avoir utilisé des « mitrailleuses » et saisi les armes des combattants des FDS.

Le porte-parole du Conseil militaire de Manbij, Sherfan Darwich, a précisé auprès de l’Associated Press que l’attaque revendiquée par Daesh avait eu lieu peu après minuit, à l’entrée de la ville. Les combattants visés « remplissaient leur mission de protection », a-t-il dit.

Sollicité par l’AFP, ce même responsable a estimé que, « après la victoire contre l’EI, nous sommes entrés dans l’ère des cellules dormantes », lesquelles sont « sont activées pour mener des attaques. » Mais, a-t-il assuré, « nous mettrons fin à leurs opérations. »

Par ailleurs, les combats ne seraient pas encore totalement terminés à Baghouz, la coalition ayant effectué une frappe aérienne durant la journée du 26 mars pour, a priori, viser un tunnel où s’étaient retranchés des jihadistes.

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