La frégate française « Prairial » intercepte une importante cargaison de cocaïne dans le Pacifique

Si l’Amérique du Nord et l’Europe sont les principales destinations du trafic de cocaïne, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime [ONUDC] a constaté depuis maintenant quelques années que l’Océanie – en particulier l’Australie – tendait à devenir un marché de plus en plus important pour les réseaux de trafiquants sud-américains. Et pour cause : un kilo de cocaïne acheté 1.200 euros en Colombie peut se renvendre jusqu’à 100.000 euros dans les rues de Sydney. D’où les importantes saisies de drogues effectuées récemment par les navires de la Marine nationale dans cette partie du monde.

En 2012, la plus grosse prise des marins français avait été une cargaison de 200 kg de cocaïne. Cinq ans plus tard, le volume des prises a été multiplié par dix, avec 1,4 tonne saisie par la frégate de surveillance Vendémiaire et près de 600 kg par le Bâtiment de soutien outre-mer [BSAOM] d’Entrecasteaux.

Et les prises sont visiblement toujours aussi importantes, comme en témoigne celle que vient d’effectuer la frégate de surveillance « Prairial » des Forces armées de Polynésie française. En effet, indique l’État-major des armées [EMA], ce navire a récemment été engagé dans une opération « NARCOPS » [lutte contre les narcotrafics] lors d’une mission de longue durée dans le Pacifique.

Ainsi, le 21 mars, un avion de patrouille maritime américain a repéré un « panga » [une embarcation de pêche traditionnelle, ndlr] suspecte au large du Nicaragua. Le Joint Interagency Task Force – South [JIATF-S], qui coordonne les opérations NARCOPS, a alors demandé à la frégate Prairial, dont la position était la plus proche, de se porter à la hauteur du bateau en question.

Seulement, l’arraisonnement d’un navire au comportement suspect obéit à des règles juridiques, en l’occurrence à l’article 17 de la Convention de Vienne. Ce texte autorise un « État partie à prendre les ‘mesures appropriées’ à l’égard d’un navire étranger battant pavillon d’un autre État partie et suspecté de trafic de stupéfiants, sous réserve de l’accord de l’État du pavillon. »

Aussi, pendant que la frégate se rapprochait de la position signalée par le JIATF-S, le commandement supérieur des Forces armées en Polynésie française à Tahiti s’est attaché à obtenir les autorisations nécessaires pour procéder au contrôle du panga.

Le feu vert ayant été donné, l’équipage du Prairial a pu procéder à la fouille de l’embarcation suspecte. Et c’est ainsi que 766 kg de cocaïne ont été saisis par l’équipe de visite de la frégate française.

« C’est une première depuis que les Forces armées en Polynésie française intègrent ce dispositif! La France démontre sa pleine capacité à intégrer des dispositifs interalliés, où on lui confie des pistes d’intérêt qu’elle sait parfaitement traiter jusqu’à la saisie de la drogue », s’est félicité le contre-amiral Laurent Lebreton, commandant de la zone maritime Pacifique [ALPACI].

L’EMA précise que cette action conduite par le Prairial s’intégrait aussi « dans une première participation à l’opération internationale Orion III, plus vaste encore, et qui mobilise l’ensemble des marines et des garde-côtes de la région, dans un effort commun de lutte contre le narcotrafic par voie de mer. »

Quoi qu’il en soit, avec cette dernière saisie, le Priarial a battu [sous réserve] son propre record en la matière. En février 2016, ce navire avait en effet intercepté un voilier parti d’Équateur avec 680 kg de cocaïne à bord.

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