Acte 19 des « gilets jaunes » : Si leur vie est menacée, les militaires pourront aller jusqu’à ouvrir le feu

Comme l’a encore rappelé le ministère des Armées, les militaires de l’opération intérieure [OPINT] Sentinelle qui seront mobilisés pour l’acte 19 des « gilets jaunes », le 23 mars, n’aura pas à faire du maintien de l’ordre, leur tâche consistant à sécuriser des points sensibles afin de permettre aux forces de sécurité intérieures d’avoir des marges de manoeuvre pour cela.

« Il ne s’agit pas pour les militaires de l’opération Sentinelle de participer à des missions de maintien de l’ordre, mais bien de poursuivre leur mission habituelle dans le cadre de la lutte antiterroriste », a en effet insisté le ministère.

« Ils ne seront pas placés pour s’interposer vis-à-vis des manifestants. Leur mission, c’est de lutter contre le terrorisme, pas de rétablir l’ordre public! », a également expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, dans un entretien donné au quotidien Le Parisien.

Si la mission de l’opération Sentinelle ne change pas, il en va de même pour ses modalités et ses règles d’engagement, lesquelles permettent à un militaire d’ouvrir le feu si sa vie ou celle de ses camarades se trouvent en danger. Cela est déjà arrivé à plusieurs reprises, comme à Valence, au Carrousel du Louvre ou bien encore à l’aéroport d’Orly. C’est en effet ce qu’a rappelé le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray, sur les ondes de France Info, ce 22 mars.

« Les soldats ne seront en aucune manière engagés dans des situations de maintien de l’ordre. [Leurs] consignes sont fixées de manière extrêmement rigoureuse… ils ont différents moyens d’action pour faire face à toutes menaces » et « ça peut aller jusqu’à l’ouverture du feu », a affirmé le général Le Ray.

Les soldats [de Sentinelle] « interviennent très régulièrement sur tous types d’incidents de nature terroriste ou pas » et « ils utilisent aussi bien les moyens physiques et leur capacité à intervenir physiquement contre des agresseurs », a rappelé le gouverneur militaire de Paris. Dont les Techniques d’interventions opérationnelles rapprochées [TIOR], auxquelles ils sont formés.

Reste qu’en cas de risque grave [sur leur vie ou sur celle des « personnes qu’ils défendent », les militaires pourraient faire usage de leur arme. « Ils donnent des sommations dans les cas éventuels d’ouverture du feu et comme c’est déjà arrivé au Louvre ou à Orly », a précisé le général Le Ray. Mais, a-t-il ajouté, « ils sont parfaitement à même d’apprécier la nature de la menace et d’y répondre de manière proportionnée. » En tout cas, a-t-il assuré, « les ordres seront suffisamment clairs pour que les soldats n’aient aucune inquiétude en la matière. » Et visiblement, il ne sera pas question de les affecter à la protection des sites potentiellement visés par les manifestants [Élysée, Assemblée nationale, etc]. Ce qui limitera grandement le risque de provocations ainsi que les menaces physiques.

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