Le président Trump envisage l’adhésion du Brésil à l’Otan

Selon les données de l’Université de Sherbrooke [Canada], les dépenses militaires du Brésil ont représenté 1,42% du PIB en 2017. Ce que corroborent les statistiques de la Banque mondiale, qui avancent 1,41% du PIB. Quand on sait l’importance que de telles variables peuvent avoir pour le président américain, Donald Trump, on ne peut qu’être étonné de son idée consistant à favoriser l’adhésion de Brasilia à l’Otan.

Et pourtant, lors d’une visite à Washington de Jair Bolsonaro, son homologue brésilien, avec lequel il cultive une certaine proximité politique, le chef de la Maison Blanche a bel et bien fait une telle proposition.

« Ainsi que je l’ai dit au président Bolsonaro, j’ai aussi l’intention de désigner le Brésil comme étant un allié majeur hors Otan ou, peut-être, un allié majeur dans le cadre de l’Otan. Il faudra que je parle à beaucoup de monde, mais peut-être bien un allié Otan – ce qui fera beaucoup progresser la sécurité et la coopération entre nos pays », a en effet déclaré M. Trump, lors d’une conférence de presse donnée dans la roseraie de la Maison Blanche, le 19 mars.

Cela étant, il est improbable, si ce n’est illusoire, que le Brésil puisse devenir un membre à part entière de l’Otan. Pour commencer, il faudrait qu’il le veuille et que, le cas échéant, les Alliés acceptent son éventuelle candidature, ce qui est loin d’être gagné. Ensuite, le processus d’adhésion [avec le plan d’action pour l’adhésion, ou MAP] est long, donc sujet à des revirements politiques. Rien ne garantit que M. Bolsonaro sera encore au pouvoir dans quatre ans.

En revanche, il est possible que le Brésil obtienne le statut de « partenaire mondial de l’Otan », au même titre que d’autres pays éloignés de l’espace nord-atlantique. L’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, la Mongolie, l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan sont dans ce cas. Et ils ont été rejoints, en 2018, par la Colombie.

Ce statut de « partenaire mondial » donne au pays concerné la possibilité d’établir des coopérations avec l’Otan dans plusieurs domaines et d’élaborer des approches communes pour faire face à certaines menaces [terrorisme, cyber, piraterie maritime, etc]. Et cela « dans un esprit d’intérêt mutuel et de réciprocité. »

Il suppose également la possible participation du pays « partenaire » aux opérations conduites par l’Otan. Ce qui explique, par exemple, dans les années 2000, l’envoi de troupes australiennes et néo-zélandaises en Afghanistan, sous l’égide de la Force internationale d’assistance à la sécurité [ISAF].

Ce type de participation se fait dans un cadre « politico-militaire » qui prévoit « d’associer les États contributeurs aux processus de planification et de génération de force, par l’intermédiaire du Centre de coordination internationale, situé au Grand Quartier général des Puissances alliées en Europe [SHAPE] », explique l’Otan. « En règle générale, les forces militaires des partenaires qui participent aux opérations sont soumises aux mêmes conditions que celles » des Alliés, ajoute-t-elle.

Aussi, le Brésil a certainement plus de chances de rejoindre l’Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE], pour laquelle il a fait acte de candidature en 2017, avec le soutien des les États-Unis.

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