L’Otan et la Géorgie lancent des manoeuvres conjointes près de Tbilissi

Le 11 septembre 1795, abandonnées par son homologue russe qui était alors son allié, l’armée géorgienne était anéantie par les troupes de l’empereur kadjar, Agha Mohammad Khan, à Krtsanissi. Et Tbilissi fut détruite.

Plus de deux siècles plus tard, c’est à Krtsanissi qu’un centre Centre conjoint Otan-Géorgie de formation et d’évaluation a été mis en place afin d’assurer, dans le cadre d’exercices réels ou simulés, l’entraînement et la certification d’unités militaires de pays membres et/ou partenaires de l’Alliance.

Pour rappel, craignant les visées de la Russie, avec laquelle elle a été en guerre durant l’été 2008 au sujet de l’Ossétie du Sud, la Géorgie aspire à rejoindre l’Otan depuis pratiquement son indépendance. Elle a ainsi adhéré au Partenariation pour la Paix [PPP] dès 1994. Pour autant, la question de son adhésion est encore loin d’être réglée.

D’où la mise en place d’une commission Otan-Géorgie [COG], puis, lors du sommet de Newport, en 2014, l’adoption d’un « paquet de mesures » visant à renforcer les capacités de Tbilissi à se défendre et à préparer son adhésion. Mesures auxquelles d’autres sont venues d’ajouter lors des sommets de Varsovie [2016] et de Bruxelles [2018]. Dans le même temps, la Géorgie a fourni des troupes à l’Otan, en particulier à l’Afganistan, ainsi qu’à l’Union européenne, quand il fallait mettre sur pied l’opération EUFOR RCA.

Évidemment, la perspective de voir la Géorgie rejoindre les rangs de l’Otan n’enchante guère la Russie, même après avoir mis le grappin sur l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, deux territoires géorgiens sécessionistes.

Hasard, coïncidence ou calcul, l’Otan et la Géorgie ont lancé, ce 18 mars, un exercice conjoint de « commandement » qui doit durer près de deux semaines. Or ce jour est particulier puisqu’il marque le 5e anniversaire de l’annexion de la Crimée par la Russie.

Quoi qu’il en soit, pour le ministère géorgien de la Défense, cet exercice est une « étape importante dans le renforcement de la coopération militaro-politique entre l’Otan et la Géorgie ». Et d’assurer qu’il vise à « renforcer les capacités défensives de la Géorgie » et qu’il n’est dirigée « contre aucun pays tiers ».

« Cet exercice a été conçu pour former un état-major au niveau d’une brigade multinationale dirigée par la Géorgie », a encore indiqué le ministère géorgien de la Défense. Ainsi, reposant sur des scénarios de réponse aux « crises humaniaires »ne relevant pas de l’article 5 [défense collective, ndlr], il vise à « tester les capacités de commandement et de contrôle ainsi que l’interopérabilité des forces géorgiennes » avec leurs homologues de l’Otan.

Pas moins de 21 pays sont représentés [dont la France]. Des organisations humanitaires seront également présentes, dont le Comité international de la Croix-Rouge, le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies ou encore l’Organisation mondiale de la santé.

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