OPEX : En 2018, l’armée de l’Air a assuré plus de 22.000 heures de vol et tiré 205 munitions

Le 14 mars, le Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes [CDAOA] vient de publier le bilan des activités de l’armée de l’Air en 2018. Et il en ressort que le nombre d’heures de vol effectués sur les théatres d’opérations extérieurs est quasiment stable par rapport aux années 2016 et 2017, en raison notamment d’une sollicitation accrue des drones MQ-9 Reaper dans la bande sahélo-saharienne [BSS].

Alors que l’un d’entre-eux s’est écrasé au retour d’une mission, en novembre dernier et qu’un autre a été redéployé sur la base aérienne 709 de Cognac, ces appareils ont assuré 1.407 missions au-dessus de la BSS, ce qui représente 9.190 heures de vol [soit 383 jours]. En 2017, avec 5 Reaper disponibles, le 1/33 Belfort avait accompli 390 missions, soit 5.700 heures de vol, au profit de l’opération Barkhane.

Les Mirage 2000 engagés au Sahel ont assuré 5.471 heures de vol pour 1.650 sorties, au cours desquelles ils ont délivré 64 munitions. Par rapport à 2017, les missions qu’ils ont effectuées ont été plus nombreuses [1.400], ce qui ne s’est pourtant pas traduit par un volume d’heures de vol plus élevé.

S’agissant des frappes, on ne peut pas faire de comparaison : le bilan 2017 du CDAOA avait seulement évoqué « 189 interventions sur des groupes armés terroristes », sans pour autant préciser le nombre de munitions tirées [une intervention peut aussi être une démonstration de force – « show of force »].

Toujours au sujet de l’opération Barkhane, le Casa « Nurse », c’est à dire l’avion médicalisé utilisé pour les évacuations sanitaires [EVASAN], a été sollicité à 106 reprises pour évacuer « 245 personnels », qui ne sont pas forcement des militaires français étant donné que cet appareil peut être aussi mis à la disposition des forces partenaires.

Au Levant, l’activité des Rafale engagés dans l’opération Chammal a été considérablement réduite par rapport à 2017, avec 40% de sorties en moins [922 missions pour 4.470 heures de vol assurées en 2018 contre 1.581 missions pour 8.000 heures de vol un an plus tôt]. Le califat « physique » de l’État islamique [EI ou Daesh] ayant pratiquement disparu, le nombre de munitions tirées a été divisé environ par trois [424 larguées en 2017 contre 132 en 2018].

À noter que les avions ravitailleurs C-135FR ont connu une année 2018 chargée, malgré leur grand âge. Au titre de l’opération Chammal, ils ont assuré 41 missions [soit 266 heures de vol] pour délivrer 587 tonnes de carburant. Leur activité a encore été plus importante au Sahel, avec 361 missions pour fournir 5.700 tonnes de pétrole aux Mirage 2000.

Ces appareils ont évidemment été sollicités pour l’opération Hamilton, sur laquelle le bilan du CDAOA revient longuement. Conduite dans la nuit du 13 au 14 avril, cette dernière a mobilisé 5 Rafale, 4 Mirage 2000-5, 2 E-3F AWACS et 6 C-135FR. Et elle a donné lieu au tir de 9 missiles SCALP contre des cibles liées programme chimique syrien.

Enfin, s’agissant des missions réalisées au profit de l’Otan, l’année 2018 a été marquée par le déploiement de 4 Mirage 2000-5 de l’Escadron de chasse 1/2 Cigognes en Estonie, au titre de l’opération enhanced Air Policing [eAP]. Les avions de l’armée de l’Air y ont assuré 604 heures de vol et 23 décollages sur alerte pour identifier 29 appareils ne respectant pas les règles de la circulation aérienne [le bilan du CDAOA se garde de préciser leur nationalité mais on sait qu’il s’agit principalement d’aéronefs russes].

Parallèlement à ce déploiement en Estonie, les E-3F Awacs de la 36e escadre de commandement et de conduite aéroportée ont effectué 13 missions [pour 144 heures de vol] dans la région de la Baltique.

Enfin, s’agissant du territoire national, le CDAOA souligne que « le retour depuis 2007 des vols des bombardiers russes au-dessus des approches maritimes de la France et les missions potentielles d’espionnage d’aéronefs étrangers font l’objet de toutes les attentions du personnel renseignement qui travaille au Centre national des opérations aériennes. »

En 2018, il a été constaté 298 « situations anormales » qui ont nécessité 149 décollages sur alerte au titre de la « Posture permanente de sécurité – Air », dont 88 pour les avions de chasse [dont 35 pour des pertes de contact radio] et 61 pour les hélicoptères Fennec « MASA ».

Photo : armée de l’Air

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