Une militaire de l’opération Sentinelle a mis fin à ses jours avec son arme de service

Selon une information du quotidien « Le Parisien« , une militaire de 24 ans, engagée dans l’opération intérieure Sentinelle, a mis fin à ses jours avec son arme de service, le 11 mars, dans les locaux occupés par son unité à l’aéroport de Roissy.

Le corps sans vie de la jeune femme a été retrouvé en début d’après-midi par ses camarades, dans la chambre qui lui avait été attribuée.

Le porte-parole du gouverneur militaire de Paris a confirmé, plus tard, le décès de cette militaire de l’armée de Terre, sans donner plus de détails. Une enquête pour recherches des causes de la mort a été confiée au commissariat de Villepinte.

Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un tel drame se produit depuis le lancement de l’opération Sentinelle. Ainsi, en juin 2016, un militaire s’était donné la mort au 2e sous-sol des Galeries Lafayette. Puis, un an plus tard, toujours à Paris, un autre, appartenant au 1er Régiment de Tirailleurs [RTir] en fit de même avec son fusil d’assaut.

Puis, le mois suivant, un légionnaire du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] mit fin à ses jours avec son arme lors d’une patrouille Sentinelle dans la vallée de la Roya près de Nice.

Puis, en janvier 2018, une militaire de 29 ans s’était tiré une balle dans la tête alors qu’elle était en communication vidéo avec son ex-compagnon, à la gare de la Part-Dieu, à Lyon. Enfin, quelques mois plus tard, un légionnaire du 2e Régiment Étranger d’Infanterie de Nîmes commit l’irréparable alors qu’il était en mission à la gare de péage du Boulou, sur l’autoroute A9, entre la France et l’Espagne.

Cela étant, le suicide au sein des armées est plutôt un sujet tabou. Comme le souligne la thèse de doctorat ès sciences de gestion soutenue par Haïm Korsia en décembre 2017, cela s’explique « inconsciemment par le fait que chaque suicide d’un militaire vient contredire la fraternité d’arme que revendique l’armée comme étant son socle. » Ce qui fait que les données sont rares.

Cependant, une étude du Service de santé des Armées, portant sur la période 2002-2011, avait établi que 697 militaires avaient mis fin à leurs jours au cours de ces années, soit un taux d’incidence de 20,1 p. 100 000 personnes-années, ce dernier augmentant avec l’âge.

« Ce taux était deux fois plus important chez les hommes, les militaires de l’armée de Terre et la Gendarmerie. La quasi-totalité des cas sont survenus en métropole. L’arme à feu était le moyen le plus souvent employé […] Trois profils ont pu être identifiés lors de l’étude complémentaire : un profil de suicidés ayant vécu des conflits familiaux et/ou professionnels, un profil ayant une pathologie psychiatrique évolutive et un profil sans circonstance particulière », résumait cette étude.

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