Pouvant évoluer parmi des chasseurs-bombardiers, le drone XQ-58A Valkyrie a effectué son premier vol

L’utilisation de drones de combat capables de voler au sein d’une formation de chasseur-bombardiers « classiques » sera-t-elle l’une des caractéristiques des opérations aériennes à l’avenir?

En effet, devant le coût sans cesse plus élevé du développement et de possession des avions de chasse de nouvelle génération [voir la loi dite d’Augustine], l’idée est de disposer d’appareils pilotés à distance et/ou autonomes que l’on pourrait d’autant plus utiliser pour contrer des défenses d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] qu’ils seraient peu onéreux. En outre, cela éviterait d’exposer la vie des pilotes et des navigateurs.

D’où le concept de « Loyal Wingman », que Boeing a illustré en présentant son drone de combat « Airpower Teaming System » à l’occasion du salon aéronautique d’Avalon, en Australie, en février dernier. Mais d’autres projets de ce type sont en cours.

Ainsi, en juillet 2016, l’Air Force Research Laboratory [AFRL] a confié à Kratos Defense, spécaliste des drones utilisés pour servir de cibles, un contrat de 40 millions de dollars pour construire le démonstrateur XQ-58A Valkyrie, dans le cadre du programme « Low-Cost Attritable Strike Unmanned Aerial System Demonstration » [LCASD].

Selon les spécifications données à l’époque par l’AFRL, ce drone devait avoir une autonomie de 1.500 nautiques [environ 2.800 km], être capable d’évoluer aux côtés d’avions « habités », à basse comme à haute altitude, tout en étant « extrêmement agile » pour éviter les missiles adverses », de voler à Mach 0,9 pendant de courtes périodes et d’emporter deux bombes GBU-39. Et le tout pour 3 millions de dollars l’unité [pour les 99 premiers, 2 millions dans le cas où plus de 100 seraient commandés].

Les drones cibles de Kratos étant lancés par une sorte de catapulte pneumatique montée sur des rails avant d’être récupérés grâce à des des parachutes, le choix de cet industriel par l’AFRL laissait supposer que le même mode de décollage serait adopté pour le XQ-58A Valkyrie. Et pouvoir se passer de pistes d’aviation présente plusieurs avantage : ces appareils seraient plus difficiles à repérer tout en étant plus facilement mis en oeuvre depuis d’autres plateformes [comme un navire, par exemple].

Moins de trois ans après l’attribution du contrat LCASD, le XQ-58A Valkyrie a effectué son premier vol, le 5 mars, depuis le site d’essai de Yuma, en Arizona [Yuma Proving Ground, YPG]. L’appareil s’est « comporté comme prévu et a effectué 76 minutes de temps de vol », a indiqué l’US Air Force, via un communiqué.

Au total, cinq vols d’essais ont été planifiés en deux phases par l’AFRL, afin d’évaluer la « fonctionnalité du système, les performances aérodynamiques et les systèmes de lancement et de récupération ». L’objectif, rappelle l’US Air Force, est de « briser » la trajectoire de « coûts croissants » pour les avions de combat tactique et de concevoir des drones « plus rapidement en développant de meilleurs outils en tirant parti des processus de fabrication commerciaux. »

« Le XQ-58A est le premier exemple d’un type de drones ayant de faibles coûts d’achat et d’exploitation tout en offrant une capacité de combat révolutionnaire », a fait valoir Doug Szczublewski, le responsable de ce programme au sein de l’AFRL.

D’une longueur de 8,8 mètres pour une envergure de 6,7 mètres, ce drone « ailier » devrait finalement avoir une autonomie impressionnante de plus de 4.800 km. Sa charge utilse serait de 272 kg.

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