Les États-Unis déploient le système anti-missile THAAD en Israël pour la première fois

Un mois après les manoeuvres israélo-américaines Juniper Falcon, les États-Unis ont indiqué, ce 4 mars, avoir déployé pour la première fois une batterie du système antimissile THAAD [Terminal High Altitude Area Defense] sur une base aérienne située dans le désert du Néguev, dans le sud d’Israël. Il s’agit probablement du site de Nevatim, où un radar en bande X AN/TPY-2, conçu par Raytheon, avait été installé en 2008.

« Le déploiement a commencé en mars et doit permettre de tester la capacité des militaires américains à déployer rapidement ce type d’armement à travers le monde », a confié, à l’agence Reuters, une porte-parole de l’US EUCOM [commandement militaire américain pour l’Europe]. Pour des « raisons de sécurité », cette dernière n’a pas souhaité préciser le temps qu’il avait fallu pour acheminer cette batterie THAAD de Fort Bliss [Texas] en Israël.

Le « THAAD est le système de défense aérienne et antimissile intégré le plus avancé au monde. Cet exercice de déploiement montre que les forces américaines sont agiles et peuvent réagir rapidement et de manière imprévisible à toute menace, où que ce soit et à tout moment », a ensuite fait valoir l’US EUCOM, via un communiqué.

Et de préciser que l’enjeu de ce déploiement est de « renforcer l’architecture de la défense aérienne et antimissile israélienne » en menant des « des activités multinationales de formation et de coopération en matière de sécurité avec nos alliés afin d’améliorer l’interopérabilité et de renforcer la préparation. »

Pour rappel, Israël dispose d’une défense antimissile multi-couches qui repose sur les systèmes Iron Dome, « Fronde de David et Arrow-3, ce dernier étant en mesure d’intercepter et de détruire des missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique.

Quant au système THAAD, il a été conçu pour intercepter, entre 20 et 80 km d’altitude, des missiles balistiques d’une portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles d’une portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

Le porte-parole de Tsahal, le lieutenant-colonel Conricus a en outre souligné que, « du point de vue israélien, l’avantage est que nous avons l’occasion de l’intégrer à nos systèmes et de simuler différents scénarios. »

D’après le quotidien Haaretz, l’envoi d’une batterie THAAD en Israël a été fait dans le cadre d’un exercice conjoint israélo-américain devant durer pendant un mois.

L’arrivée de ce système américain en Israël a été annoncée au peu de temps après un déplacement en Russie de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre de l’État hébreu. Lors d’une rencontre avec le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, ce dernier a réaffirmé « très clairement » qu’il n’était pas question de mettre un terme aux opérations militaires israéliennes contre les positions iraniennes et celles du Hezbollah en Syrie.

« Le président Poutine et moi partageons aussi le même objectif: le retrait de Syrie des forces étrangères qui sont arrivées après le début de la guerre civile [en mars 2011]. […] Nous avons décidé de créer un groupe de travail conjoint qui, avec d’autres, s’emploiera à atteindre cet objectif », a expliqué, le 3 mars, M. Netanyahu.

Quant au déploiement du système antimissile américain dans le désert du Néguev, le chef du gouvernement israélien y voit, « encore une fois », le « témoignage de l’engagement des États-Unis envers la sécurité d’Israël. » Et d’ajouter : Le système THAAD est considéré comme « l’un des plus avancés au monde, et, avec les nôtres, nous sommes encore plus forts [et pouvons] gérer les menaces, proches et lointaines, de tout le Moyen-Orient. »

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