Boeing Australia dévoile un drone de combat pouvant évoluer avec d’autres avions « habités »

Cela fait des décennies que l’Australie n’a plus produit un seul avion de combat. Sauf erreur, le dernier à avoir été fabriqué par l’industrie australienne, en l’occurrence par Commonwealth Aircraft Corporation [CAC], doit être le CA-27 Sabre Mk.30-2, qui n’était qu’une variante du F-86F « Sabre » du constructeur North American Aviation.

Mais pourrait bientôt changer… En effet, à l’occasion du salon aéronautique d’Avalon, Boeing Australia a présenté le concept d’un drone de combat qui, appelé « Airpower Teaming System », serait capable d’évoluer au sein d’une formation comptant d’autres appareils avec équipage à bord.

D’une longueur de 11 mètres et d’une autonomie de 3.700 km, ce drone « multirôles » présenterait des caractéristiques similaires à celles d’un avion de combat classique. Pour autant, Boeing n’a rien dit au sujet de l’armement qu’il serait susceptible d’emporter, si ce n’est qu’il pourrait accomplir des missions de guerre électronique, de renseignement et de surveillance aux côtés des avions de patrouille maritime P-8 Poseidon et de l’appareil de type AWACS « E-7 Wedgtail » [les deux sont produits par Boeing, ndlr].

Selon Shane Arnott, directeur de la division « Phantom Works International » de Boeing, 4 à 6 exemplaires de cet « Airpower Teaming System » seraient en mesure d’évoluer aux côtés d’un F/A-18E/F Super Hornet. À noter qu’il n’a pas évoqué le F-35A Lightning II dont est équipée la Royal Australian Air Force [RAAF].

Cette combinaison d’avions de combat « habités » et de drones permettrait d’accepter un « niveau de risque plus élevé » a fait valoir M. Arnott. « Il est préférable que l’un d’entre eux [un « Airpower Teaming System] subisse un coup dur plutôt qu’une plateforme habitée », a-t-il ajouté.

Ce drone « est très flexible sur le plan opérationnel, modulaire et multimissions », a enchéri Kristin Robertson, directrice générale de Boeing Autonomous Systems, selon Reuters. Il « utilise des pistes d’aviation standard et peut être modifié pour être mis en oeuvre depuis un porte-avions en mer », a-t-elle continué.

L’intelligence artificielle est évidemment l’une des technologies utilisées pour ce drone « multirôles ». Ce qui fait que ce dernier peut voler de façon autonome ou avec des avions « habités » tout en maintenant une distance de sécurité.

Quant à la motorisation, Boeing a été avare en détails. L’on sait juste que ce drone sera propulsé par un « moteur disponible sur le marché ». Et Mme Robertson a refusé de dire si cet appareil pourra ou non voler à une vitesse supersonique.

Le gouvernement australien a investi environ 25 millions d’euros dans ce programme, lequel serait le plus important conduit par Boeing à l’étranger [l’industriel américain n’a pas souhaité précisé son coût]. Et même s’il n’est pas exclu que des chaînes d’assemblage soient installées dans d’autres pays, ces drones de combat devraient être essentiellement produits en Australie.

Ce qui réjouit évidemment le ministre australien de la Défense, Christopher Pyne, pour qui cet appareil recèle des « possibilités énormes à l’exportation ». D’autant plus que les clients potentiels auront la possibilité de l’adapter en fonction de leurs besoins.

Les États-Unis pourraient être les premiers clients de ce système, étant donné que le projet US Air Force 2030 prévoit d’associer le F-35A à des drones de combat furtifs [concept « Loyal Wingman », ndlr]. D’ailleurs, Kratos et Lockheed-Martin sont déjà sur le coup.

Cela étant, ce qui est prévu sur le papier ne se vérifie pas toujours… Aussi, avant de voir ce que ce concept donnera, il faudra attendre le premier vol de cet « Airpower Teaming System », lequel est prévu en 2020. Nul doute que l’expérience sera suivie de près en France, étant donné que le Système de combat aérien futur [SCAF] vise aussi à faire évoluer plateformes « habitées » et « inhabitées » dans un « système de systèmes ».

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