Les F-35B des Marines ont effectué une centaine de missions de combat contre l’État islamique

En juillet 2018, affecté à la 13th Marine Expeditionary Unit [MEU], le Marine Fighter Attack Squadron [VMFA] 211 embarquait à bord du navire d’assaut amphibie USS Essex pour rejoindre la zone d’opérations de l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen Orient.

Après avoir appareillé discrètement de San Diego, l’USS Essex a donc mis le cap vers le Pacifique occidental, aux côtés des navires USS Anchorage [LPD-23] et USS Rushmore [LSD-47], pour un déploiement de près de 7 mois.

Cette mission était attendue dans la mesure où elle allait être l’occasion du premier engagement opérationnel du F-35B, c’est à dire la version STOVL [Short Take Off Vertical Landing] de l’appareil de 5e génération développé par Lockheed-Martin.

La communication concernant l’engagement du VMFA-211 aura été plutôt discrète. D’autant plus que l’annonce d’une première frappe aérienne effectuée par un F-35B contre les taliban afghans, le 27 septembre, a été « plombée » par la perte, deux jours plus tard, d’un appareil de ce type en Caroline du Sud.

Quoi qu’il en soit, et alors que le déploiement de la 13e MEU touche à sa fin, l’heure est au bilan.

Ainsi, les sites Military.com et Task & Purpose rapportent que les F-35B ont effectué « 1.200 heures de vol » dans le cadre de missions de combat au-dessus de l’Irak et de la Syrie » pendant 50 jours de présence sur ce théâtre. Et, selon le colonel Chandler Nems, le commandant de la 13e MEU, ils auraient largué une part « considérable » des munitions tirées par la coalition anti-jihadiste durant cette période. « Ils étaient très actifs et se sont très bien débrouillés », a-t-il ajouté.

Une autre mission assignées aux F-35B des Marines a été de réaliser les BDA [battle damage assessment, évalution des dommages infligés à l’ennemi, ndlr] car leurs capteurs pouvaient fonctionner par mauvais temps.

« Chaque jour, les pilotes ont passé plus de 6 heures au-dessus du théâtre [des opérations] », a précisé le lieutenant-colonel Kyle Shoop, le commandant du VMFA-211. D’après ce dernier, la disponibilité des F-35B a été excellente étant donné qu’ils ont été deux fois plus sollicités que les AV-8B Harrier II.

« Le F-35 a effectué 100% d’heures de vol supplémentaires par rapport à un déploiement typique d’un escadron de Harrier », a en effet assuré l’officier, qui n’a pas oublié de saluer les techniciens. Le VMFA-211 a pu disposer de 75% avions opérationnels à tout moment, ce qui lui a permis de « voler à peu près à sa guise ».

Pour rappel, le bureau des tests opérationnels et de l’évaluation [DOT&E] du Pentagone avait exprimé des réserves. « La maintenance [des F-35B] devra faire face, sous peu, à des défis significatifs. […] Le manque de fiabilité s’est révélé si contraignant qu’il a été très difficile pour les Marines de garder plus de 2 ou 3 avions en état de vol sur un jour donné », avait-il expliqué dans un rapport publié en 2015. Et d’ajouter que la maintenance allait être « évidemment plus difficile quand le premier avion sera déployé pour des missions opérationnelles. »

Par ailleurs, « aucun des systèmes de défense aérienne syriens ou russes n’a tenté d’engager les F-35B lors des missions contre l’État islamique » et les « rencontres avec les pilotes russes ont été rares »a affirmé le lieutenant-colonel Shoop. « Nous savions qu’ils étaient en vol. Il existe des règles de déconfliction entre les forces russes et américaines. Elles ont été respectées », a-t-il ajouté.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]