Le groupe français Naval Group va créer une co-entreprise avec la Société des industries militaires saoudiennes
Alors que le gouvernement français est régulièrement critiqué par des ONG au sujet des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, le groupe français Naval Group a signé un protocole d’accord avec la Société des industries militaires saoudiennes [SAMI – Saudi Arabian Military Industries Company] en vue de créer une co-entreprise en Arabie Saudite. L’annonce en a été faite par l’agence de presse saoudienne SPA, le 17 février.
À Riyad, on explique que cet accord permettra de « localiser les compétences et les capacités industrielles essentielles » dans le domaine naval en Arabie Saoudite.
« Par le biais des activités de conception, de construction et de maintenance, cette entreprise commune contribuera de manière significative renforcer encore davantage les capacités et l’état de préparation des forces navales royales saoudiennes », précise-t-on encore.
« Notre accord de coentreprise avec Naval Group a jeté les bases d’un partenariat stratégique […] afin de créer un écosystème intégré d’industries militaires dans le Royaume », a fait valoir Andreas Schwer, le Pdg du groupe saoudien, par ailleurs ancien cadre de l’allemand Rheinmetall.
D’après Reuters, ce dernier aurait affirmé que Naval Group et le SAMI envisageraient de « collaborer dans la production de navires de guerre, frégates et sous-marins en Arabie saoudite. »
Pour rappel, Naval Group est déjà présent en Arabie Saoudite via les programmes LEX [modernisation des 4 frégates de classe Madina et des 2 pétroliers-ravitailleurs de type Boraida, livrés dans le cadre du contrat Sawari 1], ERAV [maintenance des 3 frégates de la classe Al Riyadh du contrat Sawari 2] et AMWAJ [soutien logisitique à la marine saoudienne]. En outre, le groupe français espère toujours placer cinq corvettes de type Gowind, malgré le récent choix de Riyad en faveur des navires espagnols « Avante ».
Par ailleurs, ce protocole d’accord est en phase avec le plan Vision 2030, qui vise à faire de la SAMI l’un des 25 plus grandes entreprises d’armement du monde et de réduire la dépendance saoudienne aux équipements étrangers.
« Le Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite s’attend à ce que la SAMI contribue pour près de 240 millions de dollars au PIB national d’ici 2020 et crée 5 000 nouveaux emplois », rappelle Arab News.
En janvier 2018, la SAMI avait annoncé avoir noué des accords avec l’électronicien français Thales et le belge CMI Group. Et le groupe saoudien a avait précédemment fait de même avec 18 autres grandes entreprises, dont Boeing, Lockheed-Martin, BAE Systems, MBDA, Airbus ou encore Leonardo.
