La préparation opérationnelle des unités logistiques de l’armée de Terre évolue

Fin janvier, le groupement tactique logistique [GT-LOG] « Phénix » de la force Barkhane a accompli un périple de 800 km pour ravitailler, depuis Gao, les militaires françaises déployés à Tombouctou. Pour ce type de mission, un convoi [d’une quarantaine de véhicules, en l’occurrece] est sytématiquement accompagné par un détachement de sapeurs chargé de l’ouverture d’itinéraire, d’un peloton de circulation et d’escorte [PCE], d’unités de blindés ou d’infanterie et d’un contrôleur aérien avancé [JTAC – Joint Tactical Air Controller] pour coordonner les moyens aériens susceptibles de venir en appui.

De telles précautions sont indispensables pour écarter la menace d’une embuscade et/ou d’explosion d’engins explosifs improvisés. En 2016, quatre soldats de régiments du Train ont perdu la vie au cours de telles missions logistiques.

En avril 2017, la préparation opérationnelle des unités logistiques de l’armée de Terre a évolué avec la mise en place, à Mourmelon, du Centre d’application logistique [CAL], ce dernier ayant alors succédé au Centre d’entraînement logistique [CENTLOG], dissous quelques mois plus tôt. L’objectif était de permettre aux sous-groupements logitiques [SGL] de s’entraîner dans un environnement interarmes.

Le commandant la logistique des forces [COMLOG], le général Jean-Marc Bacquet, avait tiré un bilan positif du CAL quelques mois plus tard, en soulignant sont rapport « coût-efficacité ».

« La principale évolution est la recherche systématique d’une participation de l’interarmes et de l’interarmées afin de se conformer à la réalité des opérations extérieures. Nous avons attiré les premiers trains de combat de niveau 2. Quant aux modes d’actions techniques et tactiques joués, ils tiennent bien évidemment compte des derniers enseignements de nos déploiements », avait expliqué le général Bacquet.

Et ce dernier d’ajouter : « Le CAL constitue une étape importante dans la préparation opérationnelle des sous-groupements logistiques qui agrègent à cette occasion des modules logistiques complémentaires comme des capacités de transport, des capacités de soutien du combattant, des équipes médicale et de maintenance, sans oublier un peloton de circulation pour l’escorte. »

Pour aller encore plus loin dans la recherche d’une meilleure coordination interarmes et en soulignant que la « préparation opérationnelle » de ses unités reste « sa préoccupation constante », l’armée de Terre a récemment fait évoluer l’entraînement de ses unités logistiques afin de « mieux répondre aux besoins actuels ».

Ainsi, les 12 et 13 février, un sous-groupement à dominante interarmes [SGTIA], armé par le 2e Régiment Étranger d’Infanterie [REI], et un sous-groupement logistique fourni par le 515e Régiment du Train [RT] ont participé à la dernière rotation du Centre d’entraînement au tir interarmes [CETIA] Symphonie.

Selon l’armée de Terre, un tel « exercice de synthèse était donc inédit, par la présence d’une unité logistique. »

Cet exercice, organisé par le centre d’entraînement interarmes et du soutien logistique, situé sur les camps de Suippes et Mourmelon, a donc permis de plonger les « tringlots » dans des conditions proches de celles qu’ils connaîtrent une fois projetés en opération.

« Le SGTIA a particulièrement développé la combinaison de feux » tandis que le SGL « s’est focalisé sur l’extraction d’un blessé sous le feu, la réaction face à des engins explosifs improvisés ou lors d’une embuscade », explique l’armée de Terre.

Et cette dernière d’insister : « Ce sont des compétences que les SGL doivent maîtriser afin de mener à bien leur mission en opération. Particulièrement exposés, ils doivent être parfaitement formés. La rotation au CETIA s’inscrit dans ce sens et a pour objectif de préparer au mieux les unités logistiques dans le domaine du combat. »

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