L’épave du porte-avions USS Hornet, coulé en 1942, a été retrouvée

L’an passé, le navire de recherche R/V Petrel, affrété par Paul Allen, le co-fondateur de Microsoft, avait découvert l’épave du porte-avions USS Lexington, coulé en mai 1942 lors de la bataille de la mer de Corail, la première uniquement aéronavale de l’histoire.

Depuis, Paul Allen est malheureusement décédé. Mais son équipe continue de chercher les navires mythiques de la Seconde Guerre Mondiale. Comme l’USS Hornet, dont elle vient d’annoncer la découverte de l’épave, à 5.330 mètres de profondeur, près des îles Salomon, dans le sud du Pacifique.

Mis en service en 1941, ce porte-avions appartenant à la classe Yorktown affichait un déplacement de près de 35.000 tonnes à pleine charge. Armé par un équipage d’environ 2.900 marins, il pouvait emporter jusqu’à 90 avions.

L’un de ses principaux faits d’armes est d’avoir participé au raid « Doolittle » [du nom du lieutenant-colonel Doolittle], mené le 18 avril 1942. Cette mission audacieuse, qui a été portée au cinéma via le film « 30 secondes sur Tokyo », a été le premier bombardement américain au Japon.

Or, pour cela, l’USS Hornet avait embarqué à son bord 16 bombardiers B-25 Mitchell de l’US Army Air Corps, lesquels n’avaient évidemment pas été conçus pour opérer depuis le pont d’un porte-avions.

Aussi, l’équipe du lieutenant-colonel Doolittle chercha des solutions pour alléger les bombardiers au maximum afin de réduire la distance de décollage. En raison de leur autonomie, le plan prévoyait de faire atterrir les B-25 en Chine après leur raid au-dessus de Tokyo. Presque tous s’écraseront [amerriront] en territoire chinois, à l’exception d’un appareil dont l’équipage n’eut d’autre choix que d’atterrir près de Vladivostok, en Union soviétique, ce qui lui valut d’être interné pendant 13 mois avant de s’évader via l’Iran.

Au total, sur les 80 aviateurs américains ayant participé à cette mission, 3 furent tués et 8 autres faits prisonniers [dont 4 moururent lors de leur captivité].

Par la suite, l’USS Hornet fut engagé dans la bataille de Midway, le 5 juin 1942, puis dans celle des îles Santa Cruz, quatre mois plus tard. Là, il fut la cible principale des chasseurs-bombardiers japonais. Remorqué par le croiseur lourd USS Northampton, le porte-avions fut à nouveau attaqué par une formation de 9 avions torpilleurs nippons.

Durant cet engagement, les appareils japonais eurent de la peine à atteindre leur cible. Mais il aura suffi d’une seule torpille larguée par l’un d’entre-eux ayant échappé à la défense anti-aérienne américaine pour endommager irrémédiablement l’USS Hornet. Accusant une gîte de 14°, ordre fut donné de l’évacuer. Restant toutefois encore à flot, il fut « achevé » par les tirs des destroyers Makigumo et Akigumo. Le 27 octobre, le porte-avions s’enfonça dans les flots. Lors de cet épisode, 140 marins de l’US Navy y laissèrent la vie.

« Nous avions l’USS Hornet sur notre liste de navires de guerre de la Seconde Guerre Mondiale […] en raison de sa place dans l’histoire », a expliqué Robert Kraft, directeur de opérations sous-marines de Vulcan, une structure fondée par Paul Allen. Ce dernier était « particulièrement intéressé par les porte-avions, c’est donc une découverte qui honore sa mémoire », a-t-il ajouté.

La découverte de l’épave de l’USS Hornet, faite le 22 janvier dernier, a été précédée par une « plongée » dans les archives. « Les positions et les observations de neuf autres navires de guerre américains dans la région ont été tracées sur un graphique pour générer le point de départ de la grille de recherche », explique l’équipe du M/R Petrel. Ce qui a permis de trouver les restes du porte-avions dès la première sortie du drone sous-marin autonome du navire de recherche.

Photo : (c) R/V Petrel. D’autres sont visibles ici.

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