L’Espagne va se joindre au programme franco-allemand de Système de combat aérien du futur

Très tôt, l’Espagne fit savoir qu’elle n’entendait pas rester à l’écart du programme franco-allemand de Système de combat aérien du futur [SCAF], qui permettra de remplacer les Eurofighter et les Rafale à l’horizon 2040.

Seulement, il lui fut proposé un statut « d’observateur » étant donné que Paris et Berlin avaient convenu de mettre d’abord en place un « socle franco-allemand bien solide » avait d’ouvrir éventuellement le programme SCAF à d’autres partenaires européens.

Depuis, Dassault Aviation, désigné comme chef de file de ce projet, et Airbus ont obtenu, le 6 février, un contrat d’architecture et de concepts d’un montant de 65 millions d’euros. Le même jour, les motoristes Safran et MTU ont signé un accord de coopération industrielle pour la motorisation de l’avion de combat de nouvelle génération.

Désormais, ce socle « franco-allemand » étant bien établi, l’Espagne va pouvoir se joindre à ce programme. C’est, en tout cas, ce qu’a annoncé Madrid, le 11 février. En effet, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, doit signer à cette fin une lettre d’intention avec ses homologues française et allemande [Florence Parly et Ursula von der Leyen, ndlr] en marge de la prochaine réunion de l’Otan, prévue les 13 et 14 février.

Ensuite, un accord final entre la France, l’Allemagne et l’Espagne devrait être conclu d’ici le Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, en juin. Selon la presse espagnole, Madrid ne viendrait pas les mains vides puisqu’il est question d’une participation financière de 25 millions d’euros pour les deux prochaines années.

Madrid a une bonne raison de rejoindre le programme SCAF. Via la SEPI [Società Spagnola Industrial Holdings], elle détient en effet 4,17% du capital d’Airbus, qui dispose de plusieurs sites et emploie plus de 10.000 salariés en Espagne. Ce qui fait, d’ailleurs, que l’Ejército del Aire compte acquérir un lot d’Eurofighter EF-20000 supplémentaires pour remplacer ses chasseurs-bombardiers F-18 Hornet les plus anciens d’ici 2022.

Cela étant, la France était jusqu’à présent réticente à accueillir un autre partenaire dans le cadre du programme SCAF. Mais finalement, le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, avait confié au député Jean-Charles Larsonneur que cela ne constituait « en soi pas soi un problème de fond » tant que le « niveau d’ambition » de l’Espagne n’était « pas déraisonnable ».

En outre, la participation de l’Espagne permettra d’obtenir un financement du SCAF via le nouveau Fonds européen de défense. Pour espérer en bénéficier, il faut en effet présenter un « projet collaboratif associant au moins 3 participants issus de 3 États membres. »

Pour rappel, le programme SCAF vise à mettre au point un « système de systèmes » autour d’un avion de combat polyvalent de 6e génération, habité ou non, lequel devra travailler en réseau avec des drones [UCAV, MALE RPAS] ainsi qu’avec d’autres plateformes [AWACS, ravitailleurs, satellites].

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