Le français Naval Group et l’Australie ont signé un accord de partenariat stratégique pour 12 sous-marins « Attack »

Près de trois ans après l’annonce de la décision de Canberra de doter la Royal Australian Navy [RAN] de 12 sous-marins de type Shorfin Barracuda, le constructeur naval français Naval Group et le gouvernement austalien ont signé, ce 11 février, un accord de partenariat stratégique qui encadrera leurs relations pour les 50 prochaines années ainsi que tous les contrats à venir relatifs à ce programme, appelé « Future Submarine Program » et évalué à plus de 30 milliards d’euros.

« Il faut beaucoup de confiance de la part de l’Australie pour parier sur la France, et beaucoup de confiance de la part de la France pour partager avec l’Australie des compétences qui sont tellement au coeur de notre souveraineté, de notre autonomie stratégique et qui résultent d’investissements immenses pendant des décennies », a commenté Florence Parly, la ministre des Armées, lors de la cérémonie organisée pour l’occasion.

Effectivement, avant d’en arriver à ce partenariat stratégique, la France et l’Australie ont dû signer, en décembre 2016, un accord intergouvernemental afin de mettre en place le cadre nécessaire « au développement de la futur flotte de sous-marins » de la RAN », via des transferts de savoir-faire, de connaissance et de techonologies à l’industrie et au gouvernement australiens pour leur permettre « d’atteindre et de soutenir une capacité sous-marine souveraine. »

Ensuite, avec le soutien d’ingénieurs australiens envoyés en France, il a fallu réaliser une étude de faisabilité [Design and Mobilisation Contract] afin de, explique Naval Group, « veiller à ce que le futur sous-marin réponde aux exigences de fonctionnalités, de planification et de coûts », nouer des partenariats avec les centres de formation professionnelle et les universités en Australie et identifier les potentiels fournisseurs.

Restait donc ensuite à régler tous les détails relatifs à ce « contrat du siècle » promis à Naval Group, notamment en matière de propriété industrielle, de responsabilités, d’approvisionnement en matières première, de délais et de sous-traitance. Ce qui vient donc d’être fait.

Cet accord de partenariat stratégique fait que, désormais, il n’y aura pas de retour en arrière possible, quels que soient les aléas politiques. Dans le détail, il prévoit évidemment la livraison de 12 sous-marins Shorfin Barracuda, les transferts de technologie et de production à l’Australie [« ce qui lui permettra de franchir une étape supplémentaire en matière de souveraineté en tant que nation sous-marine », souligne Naval Group], la création de milliers d’emplois directs et indirects ainsi qu’un plan de charge garanti pour l’industrie australienne, tant pour la construction que le maintien en condition opérationnelle des navires, dont le premier sera livré normalement en 2032.

« Le programme du futur sous-marin est l’un des programmes de défense les plus importants de l’histoire de l’Australie. Nous sommes fiers de travailler aux côtés de nos partenaires australiens et de transférer l’expertise de Naval Group à l’Australie afin qu’elle devienne une nation sous-marine souveraine », a fait valoir Hervé Guillou, le Pdg de Naval Group.

Les futurs sous-marins australiens, à propulsion « classique », appartiendront à la classe « Attack ». Inspirés du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] français Barracuda, ils devraient afficher un déplacement de 4.500 tonnes en surface, pour 97 mètres de longueur. Cependant, leur système de combat sera fourni par l’américain Lockheed-Martin.

Capables de rester en mer pendant au moins trois mois, les sous-marins de la classe Attack seraient en mesure de plonger jusqu’à 300 mètres de profondeur et d’emporter des missiles de croisière, des torpilles, des mines, des missiles anti-navires et antiaériens ainsi que des drones sous-marins et aériens. Leur discrétion acoustique devrait donner à la marine austalienne un temps d’avance sur son homologue chinoise.

« Notre priorité partagée, c’est de construire cet axe indo-pacifique fort pour garantir à la fois nos intérêts économiques et de sécurité et pour promouvoir, dans une région clé pour les équilibres mondiaux, la paix et la stabilité », avait expliqué le président Macron, à l’occasion d’une visite en Australie. En outre, il s’agit également de « préserver un développement qui repose sur des règles » et « les équilibres de la région », et d’éviter une « hégémonie » sous-entendue chinoise.

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