Pour remporter le marché des sous-marins néerlandais, le français Naval Group s’allie avec Royal IHC

En Europe, et malgré des succès éclatants obtenus en Australie, où il a remporté le « marché du siècle » avec son Shorfin Barracuda, au Brésil, en Malaisie, en Inde ou encore au Chili, le constructeur français Naval Group est à la peine pour vendre ses sous-marins, notamment face à son concurrent allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS]. Ce dernier s’est en effet imposé en Grèce, au Portugal, en Italie et, plus récemment, en Norvège. Et la rivalité entre les deux industriels est à couteaux tirés en Pologne, où il est question d’attribuer un contrat pour 3 à 4 submersibles pour un montant évalué à 2,4 milliards d’euros

Le renouvellement des quatre sous-marins de la classe Walrus, actuellement utilisés par la marine royale des Pays-Bas sera une autre occasion pour Naval Group et TKMS de s’affronter. En effet, le constructeur français vient de s’allier avec le groupe Royal IHC en signant, à cette fin, un accord de partenariat « stratégique ».

« Royal IHC et Naval Group ont signé un accord pour devenir des partenaires essentiels dans le cadre du projet de remplacement des sous-marins néerlandais. Ensemble, ils forment une solide équipe au sein de laquelle ils apportent leur expérience et leur expertise complémentaires pour la conception et la fabrication de systèmes maritimes et de défense complexes », ont ainsi annoncé les deux industriels, via un communiqué publié le 8 février.

« Ce partenariat est une étape importante dans la création d’un groupe d’entreprises dotées des meilleures capacités de conception pour la construction de nouveaux sous-marins, tout en maintenant et en développant plus avant le cluster maritime néerlandais et les capacités sous-marines des prochaines décennies », ont encore fait valoir Naval Group et Royal IHC.

Dans le détail, il reviendrait logiquement à Naval Group de définir la « conception des sous-marins » avec les autorités néerlandaises tandis que Royal IHC serait chargé d’en assurer la construction et l’équipement « en tirant parti du secteur maritime » local.

« Naval Group vise une présence à long terme aux Pays-Bas » ou il a construit un « réseau solide de plus de 70 partenaires industriels et centres de recherche. Nous collaborons activement avec l’industrie néerlandaise […] depuis plus d’un an et demi et avons renforcé notre présence locale […] avec la création de la filiale de Naval Group aux Pays-Bas. Aujourd’hui, nous unissons nos forces avec Royal IHC pour aider le ministère néerlandais de la Défense à se procurer les sous-marins les plus performants susceptibles de répondre aux besoins spécifiques d’un partenaire de premier plan de l’Otan », a résumé Hervé Guillou, le Pdg du constructeur naval français.

Le montant du contrat relatif au remplacement des sous-marins Walrus est estimé à environ 2,5 milliards d’euros. Ce qui promet une rude compétition entre les concurrents déclarés.

Outre l’alliance Naval Group / Royal IHC, il faudra en effet compter sur Damen, qui, ne disposant pas de savoir-faire en matière de sous-marins, s’est allié avec le suédois Kockums, ainsi que sur TKMS. L’industriel allemand pourrait mettre en avant son récent succès en Norvège pour faire miroiter des économies d’échelle. Normement, le choix du vainqueur devrait être connu en 2021, pour une première livraison en 2027.

Photo : Sous-marin Scorpène / Naval Group

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