Le porte-avions Charles de Gaulle s’est doté d’une imprimante 3D

Depuis le 3 février, le porte-avions Charles de Gaulle participe à l’exercice Fanal, qui, organisé en Méditerranée, réunit la frégate SPS « Cristobal Colon » [Espagne], la FREMM Provence, le destroyer américain USS « Donald Cook » [US Navy], le Bâtiment de commandement et de ravitaillement [BCR] « Marne » et un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].

Cet exercice marque la fin de la remontée en puissance de l’unique porte-avions de la Marine nationale, entamée à l’issue de son second arrêt technique majeur [ATM], qui l’aura tenu éloigné des opérations navales depuis près de deux ans.

À l’occasion de ce chantier, le « Charles de Gaulle » a reçu de nombreux nouveaux équipements, dont il a été beaucoup question ces derniers mois [système EOMS NG, radars SMART-S et SCANTER 6002 , refonte des réseaux informatiques, etc…]. En revanche, l’installation, à son bord, d’une imprimante 3D n’a pas fait l’objet, jusqu’à présent, de beaucoup de publicité.

Or, d’après une information de l’hebdomadaire Le Point, le navire-amiral de la Marine nationale sera pour la première fois doté d’une telle machine lors de son prochain départ en mission, en mars prochain.

Pour rappel, l’impression 3D [ou fabrication additive] permet de fabriquer un objet par la juxtaposition de couches successives d’un matériau selon un plan élaboré par CAO [Conception assistée par ordinateur]. Dans le domaine de la logistique, cette technologie ouvre des perspectives nouvelles, dans la mesure où, grâce à elle, il est possible de produire des pièces et des équipements spéciaux à la demande, sans nécessairement les avoir en stock.

Cependant, d’après Le Point, l’imprimante 3D installée à bord du « Charles de Gaulle » ne servira pas à fabriquer des composants « critiques » d’un aéronef ou du navire, car cela exigerait une « certification poussée », mais des « petites pièces simples » du quotidien. Soit le « genre de choses qu’on trouverait en magasin de bricolage », a confié un marin à l’hebdomadaire.

Le porte-avions Charles de Gaulle ne sera pas le premier navire de la Marine nationale à disposer d’une imprimante 3D. Le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude l’a en effet précédé l’an passé, dans le cadre des « activités ingénierie du MCO » [Maintien en condition opérationnelle] de Naval Group. Mais pour un usage différent.

« L’objectif est de mieux appréhender les besoins du bord et d’expérimenter des impressions 3D à distance de pièces d’équipement opérationnel », avait précisé Naval Group, à l’époque.

Cela étant, l’équipage du PHA Dixmude n’avaient pas de plans sous la main pour produire les pièces à bord. Pour cela, il devait en exprimer le besoin, par liaison de données, à Naval Group et à son partenaire, Prodways Group. À charge ensuite, pour ces derniers, de concevoir les plans de la pièce par CAO et de définir les paramètres de programmation de l’imprimante 3D pour réaliser le composant en question.

Photo : Imprimante 3D à bord du PHA Dixmude (c) Naval Group

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