Mme Parly annonce la reprise des recherches du sous-marin « La Minerve », porté disparu depuis 1968
Engagé dans un exercice de lutte anti-sous-marine alors que les conditions météorologiques étaient très mauvaises, le sous-marin de la classe Daphné « La Minerve », commandé par le lieutenant de vaisseau André Fauve, donnait accusait réception d’un message radio UHF à 7H55, le 27 janvier 1968, à 25 milles au large de Toulon. Ce fut le dernier signe de vie de ce bâtiment et de ses 52 marins.
D’importants moyens de recherche furent mis en oeuvre dès la réception du message d’alerte PROSUBMISS. Tous les navires disponibles furent mobilisés, y compris le porte-avions Clemenceau avec ses hélicoptères. Le commandant Cousteau participa aussi aux opérations, avec son submersible SP-350 Denise. Sans résultat, les échos sonar recueillis provenant de vieilles épaves. Seule une trace de mazout donna quelque espoir… Mais elle s’avéra être une fausse piste. Le 2 février, il fallut se rendre à l’évidence : il n’était plus possible de sauver les 52 marins de La Minerve.
Depuis, plusieurs hypothèses furent avancées pour expliquer la disparition de ce sous-marin. Collision avec un autre sous-marin? explosion d’une munition à bord? Avarie sur la barre arrière? Incident au niveau du schnorchel, qui aurait fait « imploser » La Minerve, comme le sous-marin argentin ARA San Juan, dont l’épave a été retrouvée un an après sa disparition?
D’après Hervé Fauve, le fils du commandant de « La Minerve », un tel scénario serait plausible, d’autant plus que le laboratoire de géophysique de Nice aurait constaté une « implosion » au moment de la disparition du sous-marin. Cependant, certains estiment cette hypothèse peu convaincante, dans la mesure où, à cause de « gros temps », le navire devait naviguer en profondeur, ce qui exclut l’usage du schnorchel.
Quoi qu’il en soit, plus de 50 ans après ce drame, 18 familles de marins disparus ont demandé la reprise des recherches de La Minerve. Non pas pour tenter de la renflouer afin de savoir exactement ce qui aurait pu causer son naufrage mais pour seulement la localiser afin que les proches des 52 sous-mariniers puissent leur rendre un hommage sur les lieux du drame.
Visiblement, la ministre des Armées, Florence Parly, a été sensible à cette demande puisqu’elle a annoncé, ce 5 février, la reprise des recherches.
« En 1968 disparaissait le sous-marin la Minerve, endeuillant les familles des 52 marins à bord. Aujourd’hui, j’ai décidé la reprise des recherches. Malgré les progrès technologiques, ces opérations complexes sont sans certitude d’aboutir. Nous tiendrons les familles informées », a en effet déclaré Mme Parly, via Twitter.
En 1968 disparaissait le sous-marin la Minerve, endeuillant les familles des 52 marins à bord. Aujourd’hui, j’ai décidé la reprise des recherches. Malgré les progrès technologiques, ces opérations complexes sont sans certitude d’aboutir. Nous tiendrons les familles informées.
— Florence Parly (@florence_parly) 5 février 2019
Certes, les moyens de recherche actuels offrent des capacités accrues par rapport à ceux sollicités il y a 50 ans. Les découvertes d’épave de bâtiments emblématique de la Seconde Guerre Mondiale faites régulièrement par les équipes de Paul Allen, le co-fondateur de Microsoft, à bord du navire R/V Petrel sont là pour le démontrer. Pour cette campagne, le ministère des Armées indique que des bâtiments porteurs de sondeurs multifaisceaux, des drones sous-marins ainsi qu’un mini sous-marin capable de photographier à grande profondeur seront mis en oeuvre.
En outre, il y a déjà au moins un précédent : celui du sous-marin israélien INS Dakar, disparu mystérieusement deux jours avant La Minerve. Son épave a en effet pu être retrouvée entre Chypre et la Crète, en 1999, soit 31 ans après les faits. Une partie du navire a même été renflouée. Elle est depuis exposée au musée de la Marine, à Haïfa. Pour autant, la cause de son naufrage n’a jamais pu être précisée.
Quoi qu’il en soit, le ministère des Armées précise que cette campagne de recherche « commencera par des essais techniques de quelques jours en février, dans la zone de présence possible de la Minerve, déterminée par l’analyse des enregistrements sismiques de l’implosion du sous-marin lors de sa disparition » et qu’elle « se poursuivra pendant le mois de juillet pour bénéficier de conditions météorologiques favorables à cette période. » Les opérations se dérouleront selon plusieurs phases, qui consisteront successivement « à détecter, analyser puis identifier les objets présents sur le fonds. »
Photo : La Minerne, en escale à Bergen (1962) – Via Wikimedia Commons
Bsr à Tous et Toutes !
Excellente initiative de Mme PARLY !
Souhaitons que les moyens financiers , matériels et surtout humains , seront mis à contribution pour retrouver cette épave, l’authentifier via vidéo et Photos …. Ce qui constitue UN PARFAIT EXERCICE POUR UN BUT, FAISANT REFERENCE A UNE CIBLE EXISTANTE!
Et pour le Surcouf ?
Je suis monté à bord du sous marin La Sirène à la fin des années 70 alors qu’il faisait escale dans un pays du sud de l’Europe où nous habitions. A l’époque il était encore posible d’entrer librement dans les ports, de discuter 5 minutes avec le responsable de la passerelle qui faisait venir l’Officier de quart , qui nos faisait monter (descendre) à bord et hop !!!
Incroyable !!! et quelle chance, mon petit Papa en profitait pour avoir une conversation d’ingénieur, et moi je faisais la visite guidée, c’était super
Avec le recul je pense que ces gens là étaient contents de voir, l’espace de 5 minutes des têtes différentes et nous prenions plaisir à contempler leur formidable machine.
Merci et longue vie à tous ces hommes de l’ombre qui défendent notre pays.
Les disparus méritent bien qu’on accorde au moins un peu d’attention aux demandes de leurs familles .
J’espère que les gars sont patients là -dessous car c’est pas n’importe qui qui attendrait qu’on vienne le chercher 56 ans après.
En aparté, signalons la sortie au cinéma du premier film d’action sur les sous-marins français, Le champ du loup, d’Antonin Baudry :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19582256&cfilm=256424.html
En parlant de sous mariniers, j’ai eu la chance de voir en avant première le film « le chant du loup ». Je vois le conseille, j’ai beaucoup aimé, et il montre sous un jour très positif ces héros des profondeurs.
« Les découvertes d’épave de bâtiments emblématique de la Seconde Guerre Mondiale faites régulièrement par les équipes de Paul Allen, le co-fondateur de Microsoft, à bord du navire R/V Petrel sont là pour le démontrer. »
Je ne sais pas si ce travail continue après sa mort en octobre dernier, la dernière découverte ayant été le Lexington quelques mois auparavant avec des avions visiblement bien conservés (et récupérables pour alimenter sa collection Flying Heritage?).
Très bonne initiative!
Un des points que j’ai toujours admiré chez les Américains c’est cette volonté acharnée, peu importe le temps ou le coût, de retrouver ces soldats perdus.
Merci Mme PARLY. Ces marins disparus méritent que l’on se démène, avec de nouveaux moyens qui existent aujourd’hui, nous pourront je l’espère, retrouver l’épave et et sera respectueux aussi vis à vis des familles. Merci.
Effectivement, il y a le Surcouf, au large de l’argentine je crois ou du Panama ?
Étant incorporé en1968, j’ai participé aux recherches, j’étais à bord du BRESTOIS, et suis content que les recherches reprennent.
Je le reconnais: Qd j’ai vu débarquer Mme Parly, je me suis dit  » encore un gouvernement qui n’aime pas l’armée « . Je me suis bien planté. C’est une des ministres des plus convaincantes, qui a, au vu de ses résultats, déclarations ou ambitions, à cÅ“ur d’œuvrer pour ceux qui défendent la France. Respects.
S’il s’agit de repérer l’épave de la Minerve, pour rendre hommage à nos anciens (je suis moi même ancien de la royale), c’est bien, mais engager des dépenses pour autre chose n’a pas grand intérêt…
Les mers et océans sont un vaste lieu de repos éternel pour des dizaines de milliers de marins de toutes nationalités, de toutes époques, de toutes guerres, militaires et civils….. Quand je servais en mer, il m’arrivait parfois d’y penser… et combien de milliers d’épaves gisent au fond des océans….
Le général de Gaulle était venu à Toulon pour leur rendre hommage en plongeant à bord du sous marin eurydice qui lui aussi implosant devant st Tropez en 1970. Défauts de ces sous marins ? Les sous mariniers savent leurs risquent mais ils servent une arme essentielle et meme supérieure pour un pays comme le notre et ses Zee.respect à de Gaulle et aux soum…
Espérons que les recherches aboutissent , mais qu’ elles le fassent rapidement parce que ( c’ est mon côté très rabat-joie ) de telles recherches ne peuvent que coûter cher et n’ y a t-il pas d’ autres priorités ?
Voyez , je ne dois pas être tout à fait comme tout le monde ; si par exemple un avion transportant des membres de ma famille venait à « disparaître » en pleine mer et que l’ on soit certains qu’ il ne subsiste plus le moindre espoir , je n’ aurais pas besoin d’ en savoir davantage pour parvenir à faire mon deuil comme on dit de nos jours ( d’ ailleurs j’ ai toujours trouvé l’ expression comme le processus très cons pour ne pas dire « à la mode » ) , je me ferais une raison du style « ils sont quelque part , c’ est là -bas que se situe leur dernière demeure , ils ne souffrent plus , qu’ ils reposent donc en paix » ………..
Bon , je bémolise en précisant que je préfèrerais quand même que l’ on connaisse les causes , c’ est sans doute mieux pour prévenir d’ autres catastrophes et sauver des vies en anticipant l’ avenir sachant que quoi qu’ il en soit ceux qui sont morts sont bel et bien morts et que cela ne les fera pas revenir à la Vie ; en revanche , me concernant , nul désir de renflouer , remonter , ou repêcher corps ou épave , qu’ on leur foute la paix et qu’ on les laisse là où ils sont ; de toute façon passées quelques heures voire passés quelques jours il vaut mieux ne plus y toucher ……………………
Je préfèrerais que l’ on agisse de même si j’ étais concerné .
Bon , je dis ça mais également je suis le premier à reconnaître que lorsque un être cher disparaît dans certaines circonstances , ne serait-ce qu’ un chien qui s’ évanouit dans la nature pratiquement du jour au lendemain sans laisser de traces comme si la Terre l’ avait englouti , je suis le premier à reconnaître disais-je , que je me pose beaucoup de questions et remue Ciel et Terre pour essayer de le retrouver ou au moins d’ élucider tout ou partie du mystère …………..
Que voulez-vous , chacun de nous fonctionne selon ses propres contradictions et je ne fais pas exception …………….
Et puis , il y a l’ Eurydice disparu début mars 1970 avec 57 marins à son bord ………………….. L’ a t-on jamais retrouvé ?
À tous nos braves ……………. À tous ces braves ………………….
https://www.youtube.com/watch?v=ZKMEl4HU0fA
https://www.youtube.com/watch?v=2dlXmuYuAYc
IL est à proximité de st Tropez au cap ca Marat . Un engin américain l avait localisé et IL avait implose. Helas.
OK , vu !
selon wikipedia : « L’épave de l’Eurydice est repérée et photographiée grâce au Mizar, un engin spécialisé de la marine américaine. La cause exacte du naufrage n’est pas clairement établie. L’hypothèse la plus probable est une collision à très faible profondeur avec un cargo tunisien, le Tabarka, sur la coque duquel des traces de rayures récentes furent repérées. On évoque aussi un défaut de barre de plongée ou une erreur de pilotage. «Â
OK , donc le sous-marin a été localisé mais les causes exactes de son naufrage n’ ont pas été précisément établies ; nous en sommes toujours aux conjectures et autres hypothèses de travail ……………..
Juin 1967: l’Egypte fait le blocus du détroit de Tiran, déclenchant la Guerre des 6 jours.
25 (?) janvier 1968: l’INS Dakar (Israël) coule mystérieusement au large de Chypre
27 janvier 1968: le Minerve coule mystérieusement au large de Toulon.
8 mars 1968: le K-129 (soviétique) coule dans le Pacifique
21 mai 1968: l’USS Scorpion (USA) coule au large des açores.
4 mois de guerre froide sous-marine intense avant d’arrêter les frais ?
@scope
Le Minerve reste le seul bâtiment militaire français coulé depuis 1945, dont on n’a pas retrouvé l’épave. On comprend les familles.
(l’autre sous-marin qui a sombré l’Eurydice a été localisé et photographié par le navire spécialisé américain Mizar).
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A mon humble avis Mme Parly a pu utiliser pour cette opération le budget déjà prévu dans le cadre du GIE Genavir (Service hydrographique de la marine + Ifremer + groupe Bourbon + CNRS). Les deux navires prévus appartiennent à Genavir et pour l’un d’eux, le navire océanographique ‘Pourquoi Pas’, la marine dispose d’un droit d’usage de 150 jours par an. La campagne de recherche va sûrement s’inscrire dans ces 150 jours, avec les moyens sonar et robots sous-marins de l’Ifremer.
Bref, elle se dém**de avec ce qu’elle a et c’est tout à son honneur.
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NB le général de Gaulle avait été manifestement affecté par ce naufrage du Minerve. D’après un article d’un vieux Paris-Match d’époque retrouvé au grenier, il a porté un brassard noir au bras pendant un mois entier en signe de deuil.
@vrai_chasseur
Merci d’ avoir su apporter un tel éclairage si précis !
Surpris qu’on n’évoque pas également la Sibylle disparue au large du cap Camarat en septembre 52 lors d’un exercice.
C’est à l’honneur de la France que deux femmes aient pu être ministre de la défense sans être critiquées en tant que femmes. Elles peuvent être critiquées pour leurs choix politiques ou de gestion, mais pas en tant que femmes.
Remettons nous dans le contexte, le film « Le bateau » de Wolfgang Petersen, en 1981 reflète bien la vie des sous mariniers de cette époque. Sur un type Narval, construits selon les plans des U 21 il fallait vivre les 35 jours de mer dans le grand nord en novembre par mer déchainée, plongée le jour et Schorche la nuit, le moindre incident conduit à la mort comme le rappel l’insigne du sous-marinier : la couronne t’honorera, le glaive te glorifiera et le cercueil t’engloutira – Avec les meilleurs souvenirs de notre jeunesse –
Engagé volontaire dans la Marine Nationale en 1965, j’ai accompli mon temps dans les sous-marins jusqu’en 72. J’ai donc été affecté par ces disparitions ‘Minerve’ et ensuite ‘Eurydice’ avec des amis à bord.
J’étais quartier-maître détecteur sous-marin à bord de l’Amazone, un petit 400tonnes de déplacement, et nous participions justement aux exercices avec la Minerve.
Dès sa disparition, nous avons immédiatement recherché et sondé les fonds en quête d’un signal, mais en vain.
Je garde en mémoire la cérémonie en présence du Général DE GAULE.
Tous les équipages de sous-marins étant réunis sur le quai chacun devant son vaisseau.
Le général nous a passé en revue, en s’arrêtant devant chaque équipage, en nous saluant, nous étions tous émus, et figés au garde à vous.
Ne serait-ce que pour les familles, ce serait bien qu’on retrouve la Minerve.
Quant à l’Eurydice, comme tout spécialiste en détection et électronique, nous faisions régulièrement des stages à quai dans le service de réparations du matériel d’écoute, avec 3 autres personnes, suite à une maladresse de la part du service des enquêtes et disparitions, nous avons eu entre nos mains un magnétophone NAGRA « en panne’ qui nous avait été confié par une personne de la police maritime. Nous ne savions pas d’où provenait cet appareil, mais lorsque nous avons ouvert le coffret en bois, une bobine magnétique était encore sur l’appareil, (pourquoi remplacer la bobine pour tester cet appareil?) nous avons simplement remplacé une courroie et l’appareil fonctionnait à nouveau. Nous avons eu la mauvaise idée d’écouter la bande.
C’était un des comptes rendus d’une scéance d’enquête et devant la nature des enregistrements, nous avons compris que jamais nous n’aurions du entendre celà . Dans le couvercle du coffret , une pochette de papier craft contenait plusieurs photos sous-marines où on pouvait distinguer l’avant ainsi que l’arrière d’un batiment qui semblait être un sous-marin. (était-ce les restes de l’Eurydice?).
Etant en pleine guerre froide, nous croisions souvent en immerssion des bâtiments inconnus (accident, collision, torpille?).
D’un commun accord, l’officier, le premier maître, et nous deux quartier-maîtres, avons décidé de faire comme si nous n’avions rien entendu. Nous avons chargé une bande d’essai, et bien nous en a pris, car plusieurs personnes civiles et militaires ont fait irruption dans le local.
Aprés plusieurs interrogations dans les locaux de la police militaire, nous avons été mis hors de cause, mais avec ordre d’oublier cet incident sous peine d’être mis au secret.
Voilà mon témoignage.