Mali/Nations unies – Des hélicoptères roumains pour relever les Chinook et les Griffon canadiens
Depuis le 1er juillet 2018, huit hélicoptères des forces armées canadiennes [dont 3 CH-47F Chinook et 5 CH-146 Griffon] assurent des missions depuis Gao, au profit de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].
En un peu plus de six mois, ces appareils ont ainsi effectué plus de 2.100 heures de vols et mené 6 missions d’évacuation médicale, la dernière ayant été conduite à Aguelhok, le 21 janvier dernier, après l’attaque du contingent tchadien de la MINUSMA par un groupe jihadiste [10 tués et plus de vingtaine de blessés]. Par ailleurs, en soutien de cette opération canadienne, appelée « PRESENCE Mali », un avion de transport CC-130J Hercules a assuré plus de 850 heures de vol et acheminé plus de 700 tonnes de matériels.
Mais Ottawa avait prévenu : ce déploiement ne durerait pas plus d’un an. Et comme cela fut le cas quand il s’agissait de relever les hélicoptères allemands [et belges] engagés à Gao au titre de la MINUSMA, l’an passé, il a donc fallu trouver un autre pays prêt à assurer la suite. D’où l’annonce faite le 31 janvier.
« La Roumanie fournira des hélicoptères de transport à la mission de paix des Nations unies pour la stabilisation au Mali à la fin du déploiement du Canada à Gao en 2019 », a en effet déclaré Chrystia Freeland, la ministre canadienne des Affaires étrangères, via un communiqué commun signé par Teodor Melescanu, son homologue roumain.
« L’engagement de la Roumanie à remplacer le Canada est un exemple de la coopération continue et étroite entre alliés de l’Otan », a ensuite fait valoir Mme Freeland.
« Conformément à son soutien de longue date au multilatéralisme, la Roumanie est fière de coopérer avec le Canada et d’autres partenaires proches pour apporter une contribution substantielle et efficace à une mission très importante de l’ONU », s’est félicité le ministre roumain.
L’opération « PRESENCE Mali » devrait donc s’achever, comme prévu, en juillet prochain. La Roumanie « s’est engagée à nous remplacer. […] Ils [les Roumains] travaillent dur pour que leurs forces soient approuvées par les Nations uni tout comme nous l’avions fait pour respecter le calendrier », a commenté Harjit Sajjan, le ministre canadien de la Défense. « Nous avons apporté quelques idées nouvelles qui rendent la mission plus efficace et nous avons hâte de coopérer » avec la Roumanie, a-t-il ajouté.
Reste à voir les moyens que pourront engager les forces armées roumaines à Gao. Les seuls hélicoptères de manoeuvre et d’attaque dont elles disposent sont des IAR-330 Puma L/M et IAR-330 SOCAT, c’est à dire des appareils de conception française mais fabriqués sous licence en Roumanie.
Les IAR-330 SOCAT sont notamment armés d’un canon automatique Nexter THL-20 de 20 mm, de lance-roquettes et 8 missiles antichars Spike ER.
Quoi qu’il en soit, le ministère roumain de la Défense n’a pas encore précisé les contours de cet engagement au Mali, au sein de la MINUSMA.