L’Italie envisage de retirer ses troupes d’Afghanistan d’ici un an

Avant d’arriver au pouvoir, la coalition constituée par le Mouvement cinq étoiles [M5S] et la Ligue avait assuré qu’elle passerait en revue les opérations militaires italiennes en fonction de critères géographiques et de leur intérêt pour la sécurité nationale. Plus de six mois après, les forces transalpines sont toujours présentes en Afghanistan, au titre de la mission Resolute Support, conduite par l’Otan.

En effet, 900 militaires italiens [avec 148 véhicules terrestres et 8 aéronefs] sont actuellement déployés dans la province afghane d’Herat, à l’ouest de Kaboul. Leur mission consiste à entraîner et à conseiller les forces afghanes, ce qui n’est pas sans risque.

Début janvier, il a en rapporté que des instructeurs transalpins avaient échappé de peu à une attaque dite « green on blue », c’est à dire commise par des éléments infiltrés au sein de la police ou de l’armée afghane.

Cela état, et quoi qu’il puisse arriver, cet engagement en Afghanistan devrait prendre fin d’ici 12 mois, si l’on en croit les confidences faites par un haut fonctionnaire italien à l’agence Reuters.

Ainsi, la ministre italienne de la Défense, Elisebetta Trenta, par ailleurs issue du M5S, a demandé à l’état-major de « planifier un retrait complet ». Et, d’après la source de Reuters, « le délai pourrait être de 12 mois ».

Seulement, les deux membres de la coalition gouvernementale ne semblent pas être sur la même longueur d’onde car si le M5S s’interroge depuis longtemps sur cette participation à la mission Resolute Support, ce n’est pas le cas, a priori, de la Ligue, où l’on assure qu’aucune décision [sur un retrait] n’a été encore prise et que l’Italie reste déterminée à « contribuer à la paix en Afghanistan ».

Quoi qu’il en soit, et alors que, en 2018, le nombre de morts liées au(x) conflit(s) afghan(s) a dépassé les 40.000, tout dépendra de l’accord que négocient actuellement les diplomates américains et les émissaires du mouvement taleb afghan. Ces derniers font du départ des troupes étrangères un préalable à toute avancée. Or, l’émissaire des États-Unis pour l’Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a fait récemment état « d’avancées » dans lors des dernières discussions organisées à Doha, au Qatar.

« Je dirais que la conclusion à en tirer, c’est que c’est encourageant », a même confirmé Patrick Shanahan, le nouveau chef du Pentagone, avant de rencontrer, le 28 janvier, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan. Pour autant, ce dernier se veut prudent.

« Nous sommes en Afghanistan pour créer les conditions d’un règlement pacifique négocié. […] Nous ne resterons pas plus longtemps que nécessaire mais nous ne partirons pas avant d’avoir une situation qui nous permette de partir ou de réduire le nombre des militaires déployés sans remettre en cause l’objectif principal de notre présence, qui est d’empêcher l’Afghanistan de redevenir un refuge pour les terroristes du monde entier », a en effet expliqué M. Stoltenberg.

Aussi, a-t-il ajouté, « je pense qu’il est un peu trop tôt pour spéculer parce que ce que nous devons faire aujourd’hui, c’est soutenir les efforts pour parvenir à une solution pacifique. »

Reste que pour l’administration Trump, l’heure est au désengagement, après presque 18 ans de présence en Afghanistan. Après avoir décidé d’y renforcer le contingent américain en portant ses effectifs à 14.000 hommes, en août 2017, le chef de la Maison Blanche envisagerait désormais de le réduire de moitié, après avoir mis sur le dos de son ancien secrétaire à la Défense, James Mattis, le manque de résultats de la nouvelle stratégie qu’il avait préconisée.

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