Des frappes américaines en appui des forces somaliennes font 52 tués parmi les jihadistes

Récemment, deux responsables ont indiqué à la chaîne de télévision NBC News que l’administration Trump envisageait de réduire le rôle des forces américaines en Somalie, estimant que les milices shebab, liées à al-Qaïda, ne représentaient pas forcément une menace directe contre les États-Unis.

« Les États-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde […] Nous sommes éparpillés à travers le monde. Nous sommes dans des pays dont la majorité des gens n’ont même pas entendu parler. Franchement, c’est ridicule », avait par ailleurs affirmé M. Trump, fin décembre, en Irak, lors de sa première visite à des troupes engagées sur un théâtre extérieur depuis le début de son mandat.

À partir de 2017, les forces américaines ont accentué leur activité en Somalie, en multipliant les raids aériens contre les milices shebab. Et cela en raison d’une latitude plus grande donnée aux chefs militaires sur le terrain. Et elles ont déjà effectué au moins quatre frappes contre les jihadistes somaliens depuis le début de cette année.

La dernière en date a été menée le 19 janvier, près de la ville portuaire de Kismayo [sud], en appui d’une unité des forces gouvernementales somaliennnes, dont le camp était alors attaqué par les combattants shebab.

Selon le commandement militaire américain pour l’Afrique [US Africa Command, AFRICOM], ces frappes aériennes ont en effet été réalisées « en réponse à une attaque par un groupe important de shebab somaliens contre l’armée nationale somalienne ». Et de préciser que 52 jihadistes ont été tués durant cette opération.

« Les terroristes ont attaqué la base militaire de Bulogagdud à l’aide d’armes lourdes et d’explosifs, l’armée somalienne et les forces du Jubaland ont résisté à l’ennemi avant de battre en retraite », a témoigné, auprès de l’AFP, Mohamed Abdikarin, un responsable militaire somalien. « Six soldats ont été tués au cours de l’attaque et deux autres sont morts après l’explosion d’un véhicule piégé lorsque les forces ont repris le contrôle de leur base », a-t-il continué.

« Les shebab ont pris le contrôle de la base et ont tout pillé, ils ont mis le feu aux dépôts d’armes et pris un véhicule militaire. Il y a eu deux hélicoptères qui ont effectué des frappes aériennes pendant l’attaque », a raconté Hassan Rashid, un chef traditionnel d’un village voisin.

Comme après chaque frappe, l’US AFRICOM a de nouveau expliqué que l’objectif des États-Unis, du gouvernement fédéral somalien et de la force de l’Union africaine en Somalie [AMISOM] est d’empêcher les shebab de « tirer parti de refuges sécurisés qui leur permettent de renforcer leurs capacités et d’attaquer le peuple somalien. » Et d’ajouter : « Le groupe utilise notamment des parties du sud et du centre de la Somalie pour préparer des attaques terroristes, voler de l’aide humanitaire, extorquer la population locale pour financer ses opérations et abriter des terroristes. »

Malgré l’intensification des frappes américaines, les milices shebab « conservent leur force et leurs capacités opérationnelles », lit-on dans le dernier rapport du secrétaire général des Nations unis, Antonio Guterres, au sujet de la Somalie.

Ce qui fait que « la situation en matière de sécurité reste très instable » [un nombre record d’actes terroristes a été enregistré en novembre 2018, en particulier à Mogadiscio ainsi que dans les régions du Bas-Chébéli et du Hiraan] et que les shebab « constituent toujours la principale menace ». Mais ils ne sont pas les seuls. En effet, avance le rapport, il a également été observé « une recrudescence des activités d’éléments favorables à l’État islamique [EI] à Mogadiscio ». En outre, les shebabs ont aussi la capacité de frapper à l’extérieur des frontières somaliennes, ce que la récente attaque contre un complexe hôtelier à Nairobi [Kenya] a encore démontré.

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