La frégate française Aconit a mené un exercice avec un navire de la marine turque

Les relations entre la France et la Turquie sont toujours compliquées. Si, par le passé, elles furent excellentes [avec l’alliance nouée par le roi François Ier avec l’Empire ottoman de Soliman le Magnifique ou encore la francophilie des élites turques], elles sont aujourd’hui marquées par des tensions liées aux réticences françaises face à la candidature turque pour rejoindre l’Union européenne, la reconnaissance par Paris du génocide arménien et, plus récemment, au soutien aux milices kurdes syriennes, considérées comme terroristes par Ankara.

Fin décembre, et alors que le président Trump venait d’annoncer le retrait des troupes américaines de Syrie, l’Élysée avait dit « partager l’inquiétude des forces kurdo-arabe », estimant que la décision du chef de la Maison Blanche « ne saurait être le prélude à une offensive turque. » En réponse, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, avait lancé un avertissement à Paris.

« Ce n’est un secret pour personne que la France soutient les YPG [milices kurdes syriennes, ndlr]. [M.] Macron a rencontré leurs représentants. […] Nous n’avons pas d’information sur l’envoi de nouveaux soldats [français] mais ils maintiennent leur présence actuelle. S’ils restent pour protéger les YPG, cela ne sera bénéfique pour personne », avait en effet prévenu M. Cavusoglu.

Toutefois, ces rapports compliqués n’empêchent pas la coopération militaire, d’autant plus que la France et la Turquie sont membres de l’Otan. Au niveau industriel, Ankara a, par exemple, confié au consortium Eurosam [Thales et MBDA] un contrat d’étude d’une durée de 18 mois pour la mise au point d’un système de défense aérienne.

Mais cette coopération est aussi opérationnelle, comme en témoigne le récent excerice auquel viennent de participer la frégate légère furtive « Aconit » et la frégate de défense aérienne turque TCG Giresun.

Actuellement déployée en Méditerranée orientale au titre de l’opération Chammal, pour « contribuer à l’autonomie d’appréciation de la France dans la région », la FLF Aconit a mené une série d’interactions avec le navire turc.

« Les deux bâtiments ont mis en œuvre des liaisons tactiques et opérer des navigations en formation. Les marins français et turcs ont également réalisé un ‘crossdeck’ c’est-à-dire une manœuvre comprenant plusieurs appontages de l’hélicoptère turc sur l’Aconit, incluant un transport de charge », explique ainsi l’État-major des armées [EMA].

Ce dernier n’a pas fait d’autres commentaires, si ce n’est que « ce type d’exercice garantit la capacité de la Marine Nationale à s’engager avec l’ensemble de ses partenaires partout dans le monde. »

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