Centrafrique : Deux Mirage 2000 français ont fourni un appui aérien à la mission des Nations unies à Bambari

Contrariés par le déploiement des Forces armées centrafricaines [FACa] dans des régions où ils tirent profit de l’exploitation des ressources naturelles, au moins deux groupes armés de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, à savoir le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique [FPRC] et l’Union pour la paix en Centrafrique [UPC] sont passés à l’attaque ces derniers jours.

Cela a ainsi été le cas à Bakouma, localité située près de gisements d’uranium, à une centaine de kilomètres de Bangassou, le chef-lieu de la préfecture du Mbomou, dans le sud-est de la Centrafrique. Et depuis le 10 janvier, c’est au tour de la ville – stratégique – de Bambari d’être à nouveau le théâtre de combats.

Le contrôle de la région de Bambari permet à la fois de verrouiller la Centrafrique, d’exploiter les mines de diamants et d’or et de rançonner le commerce. C’est ce que explique que, par le passé, cette ville a fait l’objet, à plusieurs reprises, d’affrontements entre groupes armés locaux ayant contraint les Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique [MINUSCA] à intervenir.

Ce que ces derniers ont donc été encore obligés de faire, aux côtés des FACa, pour contrer un assaut mené par l’UPC d’Ali Darrass.

« La MINUSCA mène, en étroite coordination avec les forces de défense et de sécurité centrafricaines, une opération destinée à rétablir l’ordre et le calme dans la ville de Bambari en réponse aux provocations continues du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique, notamment des tirs à l’arme lourde en direction du centre de la ville et contre des casques bleus », a en effet indiqué la mission des Nations unis.

« L’opération, baptisée ‘Bambari sans groupes armés’, a déjà permis la destruction de moyens léthaux et le démantèlement de barricades contrôlées par l’UPC », a encore précisé la MINUSCA.

C’est donc dans ce contexte que, comme en mai dernier à Kaga Bandoro, où des groupes armés se regroupaient pour « descendre » vers Bangui, deux Mirage 2000, normalement engagés au titre de l’opération Barkhane, ont été sollicités pour faire un « show of force » [c’est à dire un passage à basse altitude] à Bambari, au profit de la MINUSCA, le 11 janvier.

« Il y a eu une opération au sol de la MINUSCA sur Bambari pour en reprendre le contrôle » et « nous avons apporté un appui aérien », a en effet déclaré le colonel Patrik Steiger, le porte-parole de l’État-major des armées [EMA], à Paris.

La mission des Nations unies a par ailleurs averti les « auteurs » de ces violences à Bambari que « la force de la loi » leur sera « opposée » et qu’ils « répondront tôt ou tard de leurs actes devant les juridictions nationales ou internationales. »

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