Malgré des défauts, l’US Air Force a pris possession de son premier avion ravitailleur KC-46 Pegasus

En février 2011, le Pentagone annonça avoir choisi le KC-46A Pegasus de Boeing aux dépens du KC-45A proposé par le tandem formé par Airbus [EADS à l’époque] et Northrop Grumman pour moderniser la flotte d’avions ravitailleurs de l’US Air Force. Cette décision mit ainsi un terme à un long feuilleton…

Attribué une première fois à Boeing en 2002, puis annulé deux ans plus tard en raison de soupçons de corruption, ce contrat fut confié à EADS/Northrop Grumman en 2008, avant d’être une nouvelle fois remis en cause. L’appel d’offres lancé par la suite se termina donc par la « victoire » du KC-46 « Pegasus ».

Pour l’emporter avec un avion qui restait à mettre au point sur la base du B-767, Boeing proposa un rabais très généreux sur lequel ses concurrent ne purent s’aligner. Seulement, le développement du KC-46 donna lieu à une série de problèmes [cablâge électrique pas aux normes, système de distribution du carburant défectueux, etc], lesquels obligèrent le constructeur américain à inscrire plus de 3 milliards de dollars de charges dans ses comptes… Et à retarder la livraison du premier appareil à l’US Air Force.

Selon les termes du premier contrat, Boeing devait livrer le premier des 18 KC-46 « Pegasus » commandés en 2017. Et il aura donc fallu attendre quelques mois de plus…

En effet, l’US Air Force a annoncé, le 10 janvier, qu’elle venait d’accepter la livraison de son premier KC-46, avec plus d’un an de retard. « C’est une étape majeure pour notre ravitailleur de nouvelle génération, qui va permettre à nos aviateurs de commencer les tests opérationnels et les essais en vol », a-t-elle précisé, via un communiqué.

Seulement, a indiqué l’US Air Force, l’appareil livré n’est pas exactement conforme à ce qui était attendu, plusieurs défauts ayant été détectés lors des tests préliminaires. « Boeing s’est engagé à les réparer à ses frais », a-t-elle assuré.

« L’US Air Force a des mécanismes en place pour s’assurer que Boeing respecte ses obligations contractuelles pendant que nous poursuivons nos tests et nos évaluations », est-il expliqué dans le communiqué.

A priori, l’un de ces problèmes identifiés concerne le logicuel du « Remote Vision System » [RVS] qui, fourni par Rockwell Collins, permet à l’opérateur de contrôler avec précision la manoeuvre de ravitaillement en vol.

De son côté, Boeing a fait valoir que le KC-46 avait déjà effectué plus de 3.800 heures de vol et livré plus de 4 « millions de livres de carburant » à différents types d’appareils pendant « des mois d’essais ». C’est « un avion éprouvé, sûr et polyvalent, qui transformera le ravitaillement en vol et les opérations de mobilité pendant des décennies », a plaidé Leanne Caret, présidente de la division défense de l’industriel américain.

Cette livraison du premier KC-46 à l’US Air Force survient après l’annonce, en décembre 2018, d’un partenariat entre Airbus et Lockheed-Martin dans le domaine du ravitaillement en vol, les deux groupes ayant dit souhaiter « fournir des services afin de remédier aux déficits capacitaires identifiés et de satisfaire aux exigences des ravitailleurs de nouvelle génération, capables d’opérer dans les environnements complexes des futurs théâtres d’opérations. » Et cela en proposant une solution basée sur l’A330 MRTT.

« L’US Air Force mérite la meilleure technologie et la plus haute performance en matière de ravitaillement en vol, et c’est précisément ce que la formidable équipe industrielle regroupant Lockheed Martin et Airbus entend offrir », avait expliqué Tom Enders, le Pdg du groupe européen.

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