L’Agence de l’innovation de Défense lance un défi pour améliorer la sécurité des bases aériennes

Dans un rapport pour avis sur le « soutien et la politique de défense », publié en novembre 2016, et alors que le Plan Cuirasse avait été activé depuis les attentats de janvier 2015, il avait été fait état de 31 tentatives d’intrusion dans des enceintes militaires, soit cinq fois plus par rapport à l’année précédente.

Les tentatives d’intrusion dans une base aérienne font partie des menaces auxquelles les aviateurs doivent se préparer dans le cadre des exercices BASEX, organisés deux fois par an. Ainsi, à Luxeuil, en avril 2018, un scénario prévoyait une prise d’otage de personnels de la base aérienne 116, avec l’intervention du PSIG Sabre de la Gendarmerie nationale, avec coordination avec l’escadron de protection et avec la brigade de gendarmerie de l’Air.

La menace terroriste n’est pas la seule. Des intrusions peuvent aussi avoir pour objet le vol d’équipement, l’espionnage ou encore le sabotage. Aussi, afin d’améliorer la sécurité et la protection des bases aériennes, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi aux industriels, chercheurs, start-up et autres PME, avec le soutien de la Direction générale de l’armement (DGA) et de l’armée de l’Air.

Ce defi s’adresse à ceux qui disposent [ou sont susceptibles de disposer] de solutions technologiques dans les domaines de la « surveillance par drone, des applications mobiles, de la biométrie, des systèmes de communication [phonie, transmission de données…], du traitement de l’image et de la vidéo, du Big Data, de l’intelligence artificielle, du design d’interfaces numériques centrées sur les usages, etc… ».

D’autres « briques technologiques » intéressent l’AID, notamment dans les domaines de « l’hypervision, de la fusion, du traitement, de l’analyse, d’aide à la prise de décision, de moyens de conduite d’opération de sécurisation, de la diffusion et du partage de données complexes structurées et non structurées [images, textes, données chiffrées, géolocalisées…].

L’objectif, est-il expliqué dans le dossier de présentation de ce défi appelé « Systèmes de Protection des bases aériennes » [ProDef], est de faire « émerger des solutions technologiques innovantes, pour les forces dans le cadre d’une démarche d’innovation ouverte, permettant d’améliorer l’efficacité et l’agilité du système de sécurisation d’une base aérienne, en utilisant des moyens mobiles déployables facilement. » Nul doute que cela intéressera également l’armée de Terre et la Marine nationale…

Visiblement, ceux qui auront relevé ce défi ne devront pas perdre de temps. Après la clôture des inscriptions [le 3 février], une journée de présentation sera organisée cinq jours plus tard, l’objectif étant de faire découvrir aux candidats la problématique de la protection des bases aériennes (environnement, géographie, contraintes, etc).

Puis les candidats auront jusqu’au 11 mars pour élaborer une proposition et la soumettre à l’AID. Enfin, deux semaines plus tard, un jury se réunira pour sélectionner les projets les plus pertinents.

Pour s’inscrire au défi : https://defenselab.typeform.com/to/u9kRlz

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]