Face à la menace chinoise, les forces taïwanaises vont revoir leur préparation opérationnelle

Après le président Xi Jiping, qui a déclaré, le 2 janvier que Taïwan n’avait pas d’autre choix que de renoncer à son indépendance, le général He Lei, ex-vice-président de l’Académie des sciences militaires de l’Armée populaire de libération [APL], a donné un aperçu des intentions de Pékin à l’égard de Taipeh.

« Les partisans du séparatisme taïwanais doivent s’arrêter à temps afin d’éviter une catastrophe, se repentir et revenir vers le droit chemin. Sinon, ils deviendront le rebut de la nation chinoise et seront condamnés par l’histoire », a en effet déclaré le général He. « Si nous sommes contraints d’utiliser la force pour régler la question taïwanaise, ils en seront tenus pour principaux responsables. Autrement dit, ils seront inévitablement considérés comme des criminels de guerre », a-t-il ajouté.

Mais ces partisans du « séparatisme » taïwanais ne sont pas les seuls à être dans le collimateur de Pékin. « Les pays étrangers qui s’ingèrent dans les affaires intérieures chinoises et qui sapent la réunification pacifique de la Chine seront également tenus pour principaux responsables de l’usage de la force par la Chine continentale pour résoudre le problème de Taïwan », a ainsi prévenu le général He Lei.

Ces déclarations s’inscrivent dans le cadre d’une campagne diplomatique et militaire que Pékin ne cesse d’accentuer à l’égard de Taipeh depuis quelques mois. Dans le fond, la question n’est pas de savoir si la République populaire de Chine lancera ou non une opération militaire contre Taïwan mais de déterminer quand elle aura lieu… En tout cas, les forces armées taïwanaises s’y préparent.

En effet, le 9 janvier, l’état-major taïwanais a annoncé son intention d’organiser, cette année, une série de manoeuvres militaires à « grande échelle » et de « conception nouvelle » afin de contrer tout coup de force chinois.

Ces nouveaux exercices seront élaborés « sur la base de tactiques récemment adoptées pour se défendre contre une éventuelle invasion chinoise », a ainsi expliqué le général Yeh Kuo-hui, le chef de la division des opérations et de la planification au ministère taïwanais de la Défense. Les détails n’ont évidemment pas été dévoilés. Mais selon Focus Taïwan, l’accent serait mis sur des manoeuvres anti-aériennes ainsi que sur la façon de contrer une opération amphibie.

Si l’avantage militaire penche nettement du côté de la Chine, la conquête de Taïwan ne serait pas forcément une promenade de santé pour l’Armée populaire de libération. Du moins, c’est ce qu’affirment deux études menées récemment par Michael Beckley, de l’Université Tufts, et Ian Easton, de l’Institut Projet 2049.

La raison? Les préparatifs d’une opération amphibie, même si cette dernières est précédée par une campagne de bombardements et de tirs de missiles, ne passeraient pas inaperçu, ce qui laisserait le temps aux forces taïwanaises de prendre toutes les dispositions nécessaires (comme camoufler ses unités, sonner le rappel des réservistes, interpeller les agents à la solde de Pékin, etc…). En clair, l’APL ne pourrait pas bénéficier de l’effet de surprise. D’autant plus qu’il n’y aurait que 13 plages où les forces chinoises pourraient débarquer. Évidemment, toutes ont été « préparées » à une telle éventualité.

Qui plus est, les considérations météorologiques sont aussi à prendre en compte. Sur ce plan, les forces chinoises n’auraient que deux « fenêtres de tir » pour traverser le détroit de Taïwan : avril ou octobre…

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