Syrie : Les présidents Macron et Trump ont discuté d’un « retrait réfléchi et coordonné » des forces américaines

« Un allié se doit d’être fiable, de se coordonner avec ses autres alliés « , avait lancé le président Macron au sujet de la décision que venait d’annoncer son homologue américain, Donald Trump, au sujet du désengagement militaire des États-Unis en Syrie.

« Nos garçons, nos jeunes femmes, nos hommes, ils rentrent tous, et ils rentrent tous maintenant », avait assuré M. Trump, via Twitter. Ce qui laissait supposer que ce retrait de Syrie était alors imminent… Et que les milices kurdes, qui constituent la colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes [FDS], aux prises avec Daesh [État islamique ou EI] allaient être visées par une nouvelle offensive, annoncée depuis des semaines par Recep Tayyip Erdogan, le président turc.

L’annonce de M. Trump a suscité le trouble au sein même de son administration, James Mattis, le chef du Pentagone ayant remis sa démission. Depuis, le chef de la Maison Blanche donne le sentiment de « temporiser », même s’il s’en défend. Ainsi, le 7 janvier, encore, il a assuré que le retrait de la Syrie se ferait à « un rythme adapté, tout en continuant en même temps à combatttre l’EI et à faire ce qui est prudent et nécessaire pour tout le reste ».

Auparavant, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait souligné « l’importance de faire en sorte que les Turcs ne massacrent pas les Kurdes. » Ce qui a également été mis en avant par John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump.

Cela n’a pas manqué de faire réagir à Ankara, où, a affirmé M Erdogan, ce 8 janvier, ce discours est « inacceptable et impossible à digérer ».

« Alors que ces gens sont des terroristes, certains disent ‘Ne touchez pas à ceux-là, ils sont kurdes’. […] Ils pourraient aussi bien être turcs, turkmènes ou arabes. D’où qu’ils viennent, si ce sont des terroristes, alors nous ferons le nécessaire », s’est emporté le président turc. « Nous allons très bientôt passer à l’action pour neutraliser les groupes terroristes en Syrie », a-t-il insisté.

Quoi qu’il en soit, la question de l’avenir des milices kurdes syriennes, qui ont été à la pointe du combat contre Daesh avec l’appui de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, a été abordée lors d’un entretien téléphonique entre MM. Macron et Trump.

« Dans le contexte du retrait annoncé des troupes américaines du Nord-Est de la Syrie, le Président de la République a souligné l’importance d’une étroite coordination entre les membres de la coalition internationale de manière à ce que la sécurité de tous nos partenaires soit assurée », a ainsi fait savoir l’Élysée, ce 8 janvier.

Ce qui a été confirmé par la Maison Blanche. Les présidents français et américain ont évoqué « notamment l’engagement des États-Unis et de la France à détruire l’EI, ainsi que les plans pour un retrait solide, réfléchi et coordonné des troupes américaines de Syrie », a-t-elle en effet indiqué, via un communiqué.

Par ailleurs, et si la lutte contre Daesh reste la priorité, MM. Macron et Trump ont également « réaffirmé leur volonté de continuer à faire respecter leur ligne rouge en matière d’emploi des armes chimiques en Syrie. » Ce qui n’est pas une surprise.

« Au moment où nous mettons au point les modalités de ce retrait, nous ne voulons pas que le régime [du président syrien] Assad se mette à penser que cela représente un recul dans notre opposition à l’utilisation d’armes chimiques », avait en effet déjà prévenu M. Bolton.

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