Anticipant des troubles à Kinshasa, les États-Unis ont envoyé 80 militaires au Gabon

Qui succédera à Joseph Kabila, l’actuel président de la République démocratique du Congo [RDC], en fonction depuis 2001? On devrait bientôt le savoir, les résultats des élections présidentielles et législatives organisées le 30 décembre devant être théoriquement connus le 6 janvier.

Reporté à plusieurs reprises depuis 2016, ce scrutin présidentiel pourrait permettre une alternance démocratique à la tête de la RDC. Une première depuis 1960. Mais à la condition, toutefois, que ses résultats ne soient pas contestés. Or, rien n’est moins sûr… Depuis la tenue de ces élections, Internet a été coupé durant le dépouillement, de même que l’accès à certains médias.

A priori, et d’après la Conférence épiscopale congolaise [Cenco], le candidat de la coalition Lamyuka [opposition], Martin Fayulu, ferait la course en tête. Ce que conteste le Front commun pour le Congo [FCC], qui soutient Emmanuel Ramazani Shadary, considéré comme étant le « dauphin » de M. Kabila.

« Ces élections ont permis l’expression de la volonté souveraine du peuple congolais. Les résultats qui seront proclamés devront être conformes au vote du peuple congolais », a ainsi prévenu François Delattre, le représentant de la France auprès des Nations unis, lors d’une réunion du Conseil de sécurité dédiée à la RDC.

Aussi, étant donné que des troubles post-électoraux ne sont pas à exclure, le président Trump a pris les devants en décidant l’envoi de 80 militaires à Libreville, au Gabon. Équipés du « matériel de combat approprié » et bénéficiant d’une soutien aérien, leur mission sera de se tenir prêts à intervenir pour protéger les emprises diplomatiques et les ressortissants américaine à Kinshasa dans le cas où il y aurait une flambée de violences à l’issue de la publication des résultats de ces élections, est-il expliqué dans la lettre envoyée par le chef de la Maison Blanche au Congrès.

La présence de ce contingent américain, dont il n’est pas exclu qu’il puisse être renforcé en cas de besoin, devrait « jusqu’à ce que la situation en matière de sécurité en République démocratique du Congo devienne telle qu’elle ne sera plus nécessaire », a précisé M. Trump.

Les militaires américains ne sont pas en territoire inconnu au Gabon étant donné que, au cours de ces dernières années, ils y ont mené plusieurs exercices et actions de formation au profit des forces gabonaises, via l’US AFRICOM.

La France a déjà une présence militaire au Gabon, avec le 6e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa] et les éléments Air 470 [EA 470]. La mission des Éléments français au Gabon [EFG], qui comptent 350 militaires, est d’assurer la défense des intérêts et des citoyens français, d’appuyer les déploiements opérationnels et de contribuer à la coopération militaire régionale.

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