Deux avions de combat espagnols envoyés à Istres pour se mesurer avec le démonstrateur de drone de combat nEUROn

Depuis des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle et une dernière campagne de mesures de signature électromagnétique effectée en 2017 au centre de la Direction générale de l’armement [DGA] de Bruz, l’on n’avait plus de nouvelles du démonstrateur de drone de combat [UCAV] nEUROn, conduit par Dassault Aviation dans le cadre d’une coopération européenne associant la Suisse [RUAG], la Suède [Saab], l’Espagne [EADS-CASA, absorbé par Airbus], l’Italie [Alenia Aermacchi] et la Grèce [HAI].

Pourtant, et même si les essais étatiques français sont terminés, le nEUROn vole toujours. Ainsi, les capacités furtives de cet appareil ont fait l’objet d’une campagne d’évaluation ayant impliqué deux avions de combat Eurofighter EF-2000 espagnols à Istres. L’annonce a été faite par l’Ejército del aire, le 28 décembre.

Dans le détail, cette évaluation a été réalisée, à l’invitation de la DGA, par le Centre logistique d’armement et d’expérimentation [CLAEX] et un détachement de la 11e escadre espagnoles [ALA 11].

Selon l’Ejército del aire, « le but des essais est d’évaluer la détectabilité d’un UCAV avec la panoplie des capteurs dont dispose l’Eurofighter », dont les radars CAPTOR et PIRATE [Passive Infra Red Airborne Tracking Equipment], système IRST [Infrard Search and Track) et missile air-air IRIS-T. « Il faut tenir compte du fait que le nEUROn a été conçu comme un avion furtif avec de très faibles signatures radar et infrarouge, d’où l’intérêt de faire face à ce système avec des radars et d’autres capteurs aériens », souligne le communiqué.

Ce n’est pas la première fois qu’une rencontre entre le nEUROn et des Eurofighter espagnols a lieu. En novembre 2017, deux avions de l’ALA 11 s’étaient en effet déjà mesurés à ce démonstrateur d’UCAV lors d’un exercice au-dessus du golfe du Lion, en Méditerranée.

D’une durée de 80 mn, ce vol avait consisté à effectuer des « passes techniques et tactiques » afin de « vérifier la réflectivité radar et la signature radar » du nEUROn.

Pour l’Ejército del aire, ces vols doivent permettre de préparer le modernisation de ses Eurofighter EF-2000, pour laquelle le gouvernement espagnol a consenti d’investir 906 millions d’euros jusqu’en 2023. En outre, et pour rappel, l’Espagne a exprimé son vif intérêt  pour pour le programme franco-allemand de Système de combat aérien futur [SCAF], qu’elle veut pouvoir intégrer au plus vite.

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