Syrie : Une délégation du Hezbollah a-t-elle été visée lors des dernières frappes présumées israéliennes?

Dans la soirée du 25 décembre, des dépôts d’armes situés près de Damas et appartenant probablement au Hezbollah ou aux forces iraniennes déployées en Syrie, auraient été visés par des raids aériens israéliens, lequel a mis en alerte la défense aérienne syrienne.

Cette dernière « a répondu à des missiles tirés par l’aviation militaire israélienne et a pu intercepter la plupart avant qu’ils ne touchent leurs cibles », a en effet assuré une source militaire auprès de l’agence officielle syrienne Sana. Trois soldats ont été blessés et un « dépôt de munitions » a subi des « dommages », a-t-elle ajouté.

De son côté, l’Armée de Défense d’Israël [Tsahal] a indiqué avoir déclenché son « système de défense aérienne contre un missile anti-aérien lancé depuis la Syrie », sans préciser le secteur où cela s’est produit. « Aucun dommage ou victime n’a été rapporté », a-t-elle assuré.

Cependant, des images partagées sur les médias sociaux montrent le tir d’un missile de défense aérienne près de Hadera, ville située à environ 100 kilomètres au sud de la frontière syrienne, où des habitants avaient précédemment signalé avoir entendu une violente explosion.

« Des tirs de missiles menés par des avions israéliens ont visé trois cibles, des entrepôts d’armes dans les secteurs de Dimas, Kesswa, ou encore Jamraya, des régions à l’ouest ou au sud-ouest de Damas, appartenant au Hezbollah ou aux forces iraniennes », a, de son côté, avancé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], qui dispose d’un réseau d’informateurs en Syrie.

Cela étant, l’ampleur de cette opération présumée israélienne reste à préciser. En effet, il a été rapporté que ces frappes auraient visé un site utilisé par le Hezbollah à Al-Dimas, un dépôt d’armes situé dans une base de la 4ème division de l’armée syrienne, à Sabura, et le commandement de la 10ème division militaire à Qatana. De même qu’une usine implanté à Elat, le quartier général de la 68e brigade ainsi qu’une unité d’artillerie. Pour le moment, aucune confirmation officielle n’a été encore faite.

En outre, d’après l’hebdomadaire américain Newsweek, qui s’appuie sur les confidences d’une source militaire apparemment bien placée, l’attaque aurait également visé des dirigeants du Hezbollah qui venaient d’embarquer à bord d’un avion devant s’envoler vers l’Iran.

Ce dont doute, souligne le quotidien Haaretz, le général Amos Yadlin, un ancien directeur du renseignement militaire israélien. Pour ce dernier, il est en effet « peu probable » que Tsahal ait directement visé les responsables de la milice chiite libanaise, les opérations militaires israéliennes en Syrie, a-t-il expliqué, visant essentiellement à empêcher tout transfert d’armes vers le Hezbollah et à détruire les positions iraniennes.

Cela étant, le site libanais NewLebanon.info avait précédemment indiqué qu’une délégation du Hezbollah devait se rendre à Téhéran, via Damas, pour assister aux obsèques du grand ayatollah Mahmoud Hashemi Shahroudi, décédé le 24 décembre alors qu’il était à la tête du « Conseil de discernement ».

Quoi qu’il en soit, si la responsabilité d’Israël dans cette affaire est avérée, alors ce serait les premières frappes effectuées par Tsahal en Syrie depuis l’annonce par, le président Trump, la semaine passée du retrait des forces américaines.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu avait assuré, après la décision du chef de la Maison Blanche, que l’État hébreu allait intensifier ses opérations contre les forces pro-iraniennes présentes en Syrie après le désengagement américain.

« Nous continuerons à agir très vigoureusement contre les tentatives de l’Iran de s’installer en Syrie. […] Nous n’avons pas l’intention de réduire nos efforts. Nous allons les intensifier et je sais que ce sera avec le total soutien des Etats-Unis », avait en effet déclaré M. Netanyahu, le 20 décembre.

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