Les agressions contre les pompiers militaires ont encore fortement augmenté

Selon des chiffres publiés ce 19 décembre par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales [ONDRP], le nombre d’agressions constatées contre les sapeurs-pompiers en intervention a encore augmenté de 23% l’an passé. Et cela, après une hausse de 17,6% en 2016.

Cela étant, au regard du nombre d’interventions [4,7 millions], ces violences restent relativement rares [2.813 pompiers agressés], cette hausse significative et continue des agressions est une « tendance inquiétante » pour la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France [FNSPF], qui appelle le gouvernement à prendre des « mesures fortes » pour enrayer ce phénomène, avec notamment des condamnations judiciaires « exemplaires. »

Au cours des trois dernières années (soit 2015, 2016 et 2017), l’on constate une forte hausse des agressions commises contre les pompiers militaires, tels ceux de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris [BSPP] et du Bataillon de marins-pompiers de Marseille [BMPM].

Ainsi, le nombre d’agressions contre ces militaires a bondi de 144% durant cette période (+40% pour les pompiers civils professionnels et +36,7% pour les pompiers volontaires). La tendance pour cette année est identique. Et, visiblement, elle s’est même lourdement accentuée puisque, de janvier à novembre, 293 pompiers ont été agressés contre 198 sur toute l’année 2017, d’après la BSPP. Soit déjà un nombre en hausse de 48%.

D’après l’ONDRP, l’an passé, le nombre de pompiers militaires ayant signalé une agression a été en hausse de 74% pour la BSPP et de 68% pour le BMPM.

« Sur une période plus longue, entre 2008 et 2017, on constate que le nombre déclaré d’agressions de sapeurs-pompiers, toutes catégories confondues, augmente fortement (1.914 agressions supplémentaires, soit + 213% », souligne l’ONDRP.

« Les hausses significatives de ces dernières années sont notamment le fait de personnes – celles que les pompiers étaient venus secourir, leurs proches ou des témoins – en détresse sociale, fortement alcoolisées ou sous l’emprise de stupéfiants », a commenté le capitaine Guillaume Fresse, de la BSPP, auprès de l’AFP.

Un constat déjà établi par le général Jean-Claude Gallet, le commandant de la BSPP. « En augmentation de 50 % par rapport à l’année dernière, les agressions ne sont pas que des incivilités liées aux cités sensibles : elles sont aussi provoquées par l’alcoolisme et il y a autant d’agressions dans Paris intra muros qu’en Seine-Saint-Denis. Il y a aussi un phénomène nouveau : les agressions provoquées par des victimes qui sont en détresse psychologique », avait-il expliqué lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale.

En outre, en 2017, 382 véhicules de sapeurs-pompiers ont été détériorés à l’occasion des différentes missions des sapeurs-pompier, pour un préjudice estimé à 290.300 euros. La région Île-de-France [donc la BSPP] est la plus touchée puisque c’est celle qui concentre le plus de véhicules de secours endommagés [124, soit un tiers du total].

« L’ensemble des services départementaux y compris la BSPP et le BMPM ont déposé 326 plaintes pour dégradations de biens en 2017, contre 275 en 2016. Le nombre de plaintes déposées est aussi à la hausse entre ces deux années [+ 19%] », conclut la note de l’ONDRP.

Photo : BMPM

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