Succès du dernier tir de développement du missile anti-navire léger

Prévu par les accords de défense franco-britanniques signés à Lancaster House, en novembre 2010, le programme de missile anti-navire léger [ANL, encore appelé « Sea Venom » outre-Manche] a été confié à MBDA en 2014, via un contrat de 600 millions d’euros, dans le cadre de l’initiative « One Complex Weapon ».

Deux tirs d’essais de ce nouveau missile ont été effectués avec succès par les équipes de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de missiles » et de MBDA, au large de l’île du Levant [Var]. Le premier a été réalisé en juin 2017 tandis que le second a eu lieu en avril 2018. Restait alors à procéder au dernier tir avant la phase de qualification, prévue pour démarrer l’an prochain. Ce qui a été fait le 14 novembre.

En effet, ce n’est qu’un mois plus tard que la DGA et MBDA ont communiqué – séparément – sur cet ultime test de la phase de développement de l’ANL, lequel a été réalisé, comme les deux précédents, au large de l’île du Levant, avec un hélicoptère Dauphin « banc d’essai » de la DGA.

« Cet essai avait pour thème un tir à moyenne portée avec identification et accrochage de la cible avant tir. Il a permis de valider plusieurs capacités du missile dans un scénario représentatif de son futur emploi, dont la fonction ‘homme dans la boucle’ avec la sélection de la cible, par l’équipage, à partir des images transmises par l’autodirecteur du missile », est-il expliqué dans le communiqué de la DGA.

« Ce tir a permis de confirmer la capacité d’accrochage avant tir [LOBL] du Sea Venom-ANL, l’opérateur utilisant les images provenant de l’autodirecteur à infrarouge du missile pour désigner la cible avant le tir », a confirmé MBDA.

« La réussite de ce dernier essai permet de franchir un jalon majeur du programme. […] Ce missile va très largement améliorer les capacités de frappe navale de nos forces armées. Tout au long de la campagne d’essai, nous avons constamment poussé le système et ses modes de fonctionnement jusqu’aux limites. C’est pourquoi la réussite des essais atteste de la performance exceptionnelle du Sea Venom-ANL », a fait valoir Frank Bastart, le responsable de ce programme chez MBDA.

D’une masse de 110 à 120 kg pour une longueur de 2,5 mètres et une portée de 20 km, l’ANL/Sea Venom dispose d’un autodirecteur infrarouge et d’une capacité « tire et oublie », en maintenant toutefois « l’homme dans la boucle ».

« On peut le tirer à la fois en mode accrochage avant tir (LOBL) et accrochage après tir (LOAL), grâce à la transmission de données bidirectionnelle et à l’autodirecteur à imagerie qui permet à l’opérateur de contrôler l’engagement, d’ajuster le point de visée, de sélectionner une nouvelle cible ou encore d’abandonner la mission si nécessaire », explique en effet MBDA.

D’après le rapport sur la prochaine génération de missiles anti-navires que viennent de remettre les députés Natalia Pouzyreff et Charles de la Verpillière, il est question de doter l’ANL d’une « capacité de guidage par laser semi-actif », ce qui permettra à « un opérateur tiers de de désigner une cible située en dehors du champ de vision du lanceur. »

Quand il entrera en service, l’ANL/Sea Venom armera les hélicoptères AW-159 Wildcat britanniques ainsi que les Panther et les NH-90 NFH de la Marine nationale. Le futur hélicoptère interarmées léger [HIL] sera également en mesure de le mettre en oeuvre.

Photos : DGA

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