Une innovation du Service de santé des Armées va améliorer la sécurité des plongeurs militaires

Plongeurs de l’armée de Terre, plongeurs-démineurs et plongeurs de bord de la Marine nationale, nageurs de combat… Les militaires exerçant ces spécialités sont exposés à des risques d’œdème pulmonaire d’immersion étant donné qu’ils sont souvent obligés de faire un exercice physique intense, ce qui suppose un effort ventilatoire important. Ce qui peut donc donner lieu à une congestion, susceptible d’être fatale.

Or, d’après le Service de santé des armées [SSA], une augmentation de la « prévalence de cet œdème pulmonaire d’immersion » a été constatée chez les plongeurs militaires au cours de ces dernières années. « Cela s’explique notamment par le fait que cet accident est mieux connu et ses symptômes mieux identifiés », précise-t-il.

Pour réduire ce risque, l’Institut de recherche biomédicale des armées [IRBA] a mis au point un « pneumo-barotachographe » [PBO], grâce au travaux d’un médecin-chef et d’un ingénieur d’études et de fabrication affectés à l’équipe résidente de recherche subaquatique opérationnelle de Toulon.

Actuellement, les ordinateurs de plongée que l’on trouve sur le marché ne font que mesurer la fréquence cardiaque du plongeur. Le PBO va beaucoup plus loin puisque, en plus, il enregistre l’ensemble des données respiratoires, c’est à dire la pression thoracique différentielle, le débit et la fréquence ventilatoires, ainsi que l’intensité du palmage, la profondeur d’immersion, la température et l’inclinaison du plongeur.

« Toutes ces informations sont accessibles immédiatement au cours de la plongée. Lorsqu’une ou plusieurs variables dépassent un seuil prédéfini, une alarme sonore et visuelle se déclenche et avertit le plongeur et son binôme. Le militaire peut ainsi réagir afin d’éviter un accident », explique le SSA.

Pour le moment, ce PBO est encore au stade de prototype. Il s’agit maintenant de pousser sa miniaturisation et de l’intégrer dans un ordinateur de plongée fixé au poignet du plongeur. Il reste également à affiner les seuils d’alerte et de pouvoir mesurer aussi la pression partielle des gaz inspirés et expirés.

Photos : Institut de recherche biomédicale des armées 

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