La marine russe a lancé un exercice en mer Noire, où l’US Navy se prépare à envoyer un navire

L’information était passée inaperçue en raison des tensions entre la Russie et l’Ukraine en mer d’Azov, le 25 novembre. Ce jour-là, la presse d’outre-Quiévrain a révélé que, trois jours plus tôt, le navire de commandement et d’appui logistique belge A960 « Godetia » avait été survolé à basse altitude par deux bombardiers tactiques russes Su-24 Fencer armés, alors qu’elle naviguait en mer Baltique. Et, la veille, il avait été « approché » par un sous-marin russe, qui fit surface non loin de lui.

« L’incident aurait pu être hors de contrôle, car la frégate belge Marie-Louise était à ce moment-là occupée à un exercice de défense aérienne. La manoeuvre, qui avait pour but de simuler une attaque aérienne par des avions suédois, a été interrompue pour permettre à ces derniers d’intercepter les bombardiers russes », a expliqué l’agence Belga.

Ce type d’incident est devenu monnaie courante depuis maintenant plusieurs mois. Au printemps dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Christophe Prazuck, avait en effet indiqué que cela était arrivé à des navires français à au moins huit reprises. Jusqu’à présent, aucun d’eux n’a donné lieu à des drames, comme cela fut le cas durant la Guerre Froide, avant l’accord INCSEA signé par Washington et Moscou afin d’établir des règles de bonne conduite.

Cela étant, l’on ne peut évidemment pas exclure une « erreur de calcul » à mesure que les confrontations de ce type s’enchaînent, que ce soit en mer Baltique ou en mer Noire…

La mer Noire justement. Après la capture de trois navires ukrainiens par la garde-côtière russe, le 25 novembre, vers le détroit de Kertch, qui donne accès à la mer d’Azov, la tension y est monté d’un cran.

L’Ukraine a décrété la loi martiale et mobilisé ses réserviste dans les régions concernées. Et elle a demandé à l’Otan d’envoyer des navires en mer d’Azov, où la Russie a renforcé ses moyens de défense anti-navires, notamment près du détroit de Kertch.

C’est dans ce contexte que l’US Navy a confié au département d’État le soin de demander à la Turquie l’autorisation pour au moins l’un de ses navires de franchir les détroits permettant d’accéder à la mer Noire, conformément à la Convention de Montreux.

Trois responsables américains cités par CNN ont affirmé qu’il s’agit d’une mesure prise pour répondre « aux actions de la Russie contre l’Ukraine dans le détroit de Kertch reliant la mer Noire à celle d’Azov ».

Cependant, l’envoi de destroyers de l’US Navy dans cette partie du monde n’est pas inhabituelle. C’est ce qu’a rappelé un porte-parole de la 6e Flotte de la marine américaine.

« Nous menons régulièrement des opérations visant à renforcer la sécurité et la stabilité dans l’ensemble de la zone d’opérations de la 6e flotte américaine, afin d’inclure les eaux internationales et l’espace aérien de la mer Noire », a-t-il dit. « Nous nous réservons le droit d’opérer librement conformément aux lois et normes internationales », a-t-il ajouté.

En attendant, la marine russe a lancé des exercices en mer Noire, avec, a-t-elle précisé, les sous-marins de classe Kilo B-237 Rostov-sur-le-Don et B-262 Stari Oskol, ces derniers devant « détecter et détruire des cibles maritimes et côtières ». Leurs équipages auront également à s’entraîner pour des « plongées profondes » et à appliquer des « procédures d’urgence ». Dans le même temps, un exercice de défense aérienne a également été mené depuis la Crimée.

A priori, ces manoeuvres devraient prendre fin le 9 décembre car c’est la date qui a été notifiée à la marine turque dans l’avis émis pour restreindre la navigation pour cause « d’exercices de tir ».

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