Taïwan renoncerait à l’avion de combat F-35B pour acquérir 66 F-16V

En mars, John Cornyn et Jim Inhofe deux sénateurs issus du Parti républicain américain, demandèrent au président Trump d’autoriser la vente d’avions de combat F-35 à Taïwan car ces appareils auraient un « impact positif sur les capacités de défense » taïwanaises et « agiraient comme un moyen de dissuasion nécessaire contre la posture militaire agressive de la Chine dans la région Asie-Pacifique. »

À l’époque, le ministre taïwanais de la Défense, Yen Teh-fa, venait de confirmer l’intérêt de Taipeh pour le F-35B, c’est à dire la version STOVL [short take-off and vertical landing / décollage court et atterrisage verticale] de l’avion de 5e génération développé par le constructeur américain Lockheed-Martin. Pour l’état-major taïwanais, il s’agissait de pouvoir continuer à agir dans le cas où les terrains d’aviation de l’île étaient visés par les missiles et les bombardiers chinois.

Mais, d’après le quoditien taïwanais « United Daily News », Taipeh aurait changé ses plans. En effet, l’acqusition de F-35B ne serait plus d’actualité… Et à la place, il serait question de se procurer 66 F-16V « Viper » supplémentaires, c’est à dire la dernière version du « best seller » de Lockheed-Martin, pour remplacer les avions F-5 de sa force aérienne [RoCAF]. Une telle option est à l’étude depuis l’été, assure le journal.

Le montant d’un tel achat est évalué, au minimum, à 10 milliards de dollars. Mais la facture pourrait être plus élevée dans le cas où ces F-16V seraient assemblés, sous licence, par l’industrie taïwanaise.

En réalité, cette option n’est pas nouvelle, loin de là… En 2011, l’administration Obama avait refusé la vente de 66 F-16 C/D à Taïwan afin de ne pas froisser la Chine. Ses appareils devaient déjà remplacer les F-5 Tiger de la RoCAF. À la place, Washington avait proposé de moderniser les F-16 A/B taïwanais.

Cela étant, l’information de l’United Daily News n’a pas été confirmée officiellement. Dans un communiqué, le commandement de RoCAF a en effet seulement fait savoir que l’évaluation des besoins opérationnels pour « renforcer ses capacités de combat » était toujours en cours.

À Washington, la possible décision de Taïwan de renoncer au F-35B ne serait pas une mauvaise nouvelle pour au moins deux raisons. La première est que Lockheed-Martin restera « dans la boucle », quoi qu’il arrive. Le seconde tient au fait que cela préservera autant que possible les secrets du F-35B étant donné que l’espionnage chinois est endémique dans l’ancienne Formose.

En attendant, le premier des 142 F-16 A/B transformés en F-16V a été livré à la force aérienne taïwanaise en octobre dernier. Ce programme, conduit par Lockheed-Martin et son sous-traitant local AIDC doit prendre fin en 2022.

Pour rappel, le F-16V est notamment doté de la liaison 16, d’un radar AESA (antenne active), d’un ordinateur de mission avancé, d’un Center Pedestal Display (affichage de suivi de terrain). Et il bénéficie d’une connectivité améliorée.

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