L’Argentine confirme l’achat de quatre patrouilleurs de type L’Adroit pour 300 millions d’euros

Pour moderniser ses forces navales, l’Argentine avait lancé un appel d’offres pour acquérir quatre nouveaux patrouilleurs hauturiers. Et le constructeur français Naval Group s’était imposé, au dépens de l’espagnol Navantia et du chinois CSIC [China Shipbuilding Industry Corporation].

Pour autant, l’affaire n’était pas encore pliée étant donné que, à la dernière minute, le chantier naval espagnol Gondan s’était invité dans ce processus d’acquisition en assurant qu’il pourrait faire mieux pour moins cher. Et des considérations d’ordre commercial concernant les exportations de bio-éthanol argentin vers l’Union européenne, auxquelles la France s’était opposée, vinrent troubler ce dossier.

Finalement, les négociations purent reprendre en février dernier, à la faveur de la visite, à Paris, du président argentin, Mauricio Macri. Visite au cours de laquelle il signa l’acquisition de cinq Super Étendard Moderinés retirés de l’inventaire de la Marine nationale pour les besoins de l’Aviación Naval Argentina.

Puis, en juin, un accord commercial fut signé entre Naval Group et la marine argentine. Restait alors à régler la question du financement de cette acquisition, dont le montant était alors évaluée à environ 300 millions d’euros. Et la partie s’annonçait mal au regard de la situation financière et économique de l’Argentine, laquelle a nécessité un accord avec le Fonds monétaire international [FMI] pour obtenir une aide de 50 milliards de dollars [une rallonge de 7 milliards de plus a récemment été accordée]. La première tranche de ce prêt, soit 15 milliards, vient d’être débloquée.

Il aura donc fallu de longues négociations pour arriver à un accord puisque ce n’est que le 29 novembre qu’une « convention de crédit » signée par le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, et son homologue argentin, Nicolás Dujovne, à Buenos Aires, en marge du sommet du G-20.

Ainsi, la marine argentine recevra quatre patrouilleurs hauturiers, dont « L’Adroit », qui a rendu de grands service à la Marine nationale ces dernières années. Les trois autres navires seront construits en France, a priori par le chantier naval Kership [co-entreprise entre Naval Group et Piriou, ndlr].

Le patrouilleur L’Adroit a été éveloppé sur fonds propres. Long de 87 mètres et mis en oeuvre par un équipage réduit (32 à 46 marins), il affiche une autonomie de 8.000 nautiques. Pouvant naviguer à la vitesse de 21 noeuds, il est armé de canons de 20 mm, de mitrailleuses 12,7 mm. Il est en mesure d’accueillir un hélicoptère ou un drone.

Pour l’Argentine, le renouvellement des capacités de patrouille maritime est un impératif afin de pouvoir surveiller sa zone économique exclusive et lutter ainsi contre la pêche illégale du calamar, laquelle lui cause environ 800 millions de dollars par an de manque à gagner.

Photo : Marine nationale

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