La France exclut de céder son siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU au profit de l’Union européenne

En juin, la chancelière allemande, Angela Merkel, avait émis l’idée que les pays européens ayant l’opportunité de sièger au Conseil de sécurité des Nations unies s’en fissent les porte-paroles de l’Union européenne. Et il n’était pas dans ses intentions de demander à la France de renoncer à son siège de membre permanent. Or, c’est ce qu’a pourtant fait son vice-chancelier, le social-démocrate Olaf Scholz, alors que le Royaume-Uni s’apprête à quitter les instances européennes.

« Si nous prenons l’Union européenne [UE] au sérieux, elle devrait également parler d’une seule voix au sein du Conseil de sécurité des Nations unies […] À moyen terme, le siège de la France pourrait être transformé en siège de l’UE », a en effet proposé M. Scholz.

Le conseil de sécurité de l’ONU compte cinq membres permanents. Tous un point commun : la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Russie et la Chine sont en effet des puissances nucléaires. Aussi, la proposition de M. Scholz pourrait avoir des implications au niveau de la force de frappe française… L’on sait, depuis l’été dernier, qu’un débat sur la dissuasion nucléaire s’est installé outre-Rhin.

Cependant, ce 29 septembre, le ministère français des Affaires étrangères a implicement exclu l’idée que la France puisse s’effacer au Conseil de sécurité au profit de l’UE.

 » La France est membre permanent du Conseil de sécurité en vertu des dispositions de la Charte des Nations unies de 1945″, a d’abord rappelé le porte-parole du Quai d’Orsay, lors du point presse quotidien.

« Nous assumons toutes nos responsabilités de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous prenons en compte dans l’expression de nos positions nationales toutes les positions européennes. Nous participons activement avec l’Allemagne et les autres États membres à la coordination de la position de l’Union », a-t-il continué.

Aussi, a conclu ce porte-parole, « la France est favorable à l’élargissement du Conseil de sécurité et à une révision de la Charte des Nations unies pour faire entrer comme membres permanents l’Allemagne mais aussi le Japon, le Brésil, l’Inde ainsi que deux pays africains ».

Cependant, l’ambassadeur de France aux États-Unis, Gérard Araud, avait dégainé le premier via Twitter. Et de manière plus explicite. Ainsi, selon lui, la proposition du vice-chancelier allemand ne pouvait être prise en considération étant donné qu’elle est « juridiquement impossible car contraire à la Charte des Nations Unies. » Et d’insister : « La modifier serait politiquement impossible. »

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