Les forces américaines vont surveiller la frontière entre la Turquie et les territoires tenus par les milices kurdes syriennes

Le 11 novembre, les Forces démocratiques syriennes [FDS], une alliance arabo-kurde soutenue par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, annoncèrent la reprise de l’opération Roundup qui, menée contre le dernier bastion tenu par l’État islamique [EI ou Daesh] sur la rive orientale de l’Euphrate, avait été suspendue en raison d’une éventuelle offensive turque dans le nord de la Syrie.

La décision de suspendre cette opération avait en effet été prise après le bombardement de positions tenues par les milices kurdes syriennes [YPG] dans la région de Kobané par l’artillerie turque. Et, à Ankara, le président Erdogan avait affirmé que les préparatifs en vue d’une nouvelle offensive étaient prêts.

Pour rappel, Ankara considére les YPG comme étant une organisation terroriste, à cause de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], à l’origine d’une sanglante insurrection en Turquie. Aussi, il est hors de question pour les autorités turques qu’elles puissent disposer d’un territoire autonome dans le nord de la Syrie. D’où les opérations « Bouclier de l’Euphrate » et « Rameau d’Olivier », qui, menée en 2016 et en 2018, avaient respectivement les localités de Manbij et d’Afrin dans le viseur.

Seulement, comme les YPG constituent l’épine dorsale des FDS, ces offensives turques ont retardé la chute du califat « physique » autoproclamé par l’EI en juillet 2014. Aussi, pour la coalition, il fallait éviter toute nouvelle opération d’Ankara contre les milices kurdes syriennes, afin de leur permettre de se concenter sur l’opération Roundup, menée dans le secteur de Hajine.

Pour quelle(s) raison(s) les FDS annoncèrent la reprise de leur offensive contre Daesh, il y a maintenant près de deux semaines? Le chef du Pentagone, James Mattis, les a données le 21 novembre.

« Nous sommes en train d’installer des tours d’observation dans plusieurs zones le long de la frontière syrienne, la frontière nord de la Syrie », a en effet indiqué le responsable américain à ds journalistes. L’objectif, a-t-il continué, est « de s’assurer que les FDS ne se retirent pas du combat, pour que nous puissions écraser ce qui reste du califat ».

Toujours selon James Mattis, ces tours d’observation sont « clairement marquées jour et nuit, pour que les Turcs sachent exactement où elles sont. » Et de préciser que la décision de les installer avait été prise « en coopération étroite avec la Turquie. »

« La Turquie, alliée de l’Otan, a des inquiétudes légitimes concernant les menaces terroristes et leur origine », a en outre affirmé le chef du Pentagone. « Nous ne rejetons aucune de ses préoccupations », a-t-il ajouté.

Selon lui, ces « avant-postes permettront aux forces américaines « d’appeler les Turcs et de les avertir si nous voyons quelque chose sortir d’une zone dans laquelle nous opérons. »

D’après un communiqué du Pentagone, il n’est pas envisagé de renforcer les effectifs militaires américains pour s’acquitter de cette nouvelle mission, ces « points d’observation » devant être « armés » par des troupes « déjà présentes dans la région » pour combattre Daesh.

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