La Corée du Nord dit avoir testé une nouvelle arme tactique « ultramoderne »

Le 12 novembre, le Centre d’études stratégiques et internationales [CSIS], basé à Washington, a affirmé avoir découvert 13 bases de missiles qui n’avaient pas été déclarées par la Corée du Nord. Disséminées dans des zones montagneuses difficiles d’accès, ces dernières ne seraient pas des sites de lancement.

« Si les missiles peuvent être tirés de là en cas d’urgence, les procédures opérationnelles de l’armée nord-coréenne prévoient que les lance-missiles, en cas d’opérations militaires, s’éloignent de ces bases et gagnent des sites de lancement », explique le rapport du CSIS.

Cela étant, à Séoul comme à Washington, ces bases non déclarées ne semblent pas poser de problème. « Il n’y a rien de nouveau, et rien de tout cela n’est anormal », a commenté le président américain, Donald Trump, visiblement toujours résolu à trouver un accord avec Kim Jong-Un, le chef du régime de Pyongyang, au sujet de la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Du côté de la présidence sud-coréenne [la Maison Bleue, ndlr], un porte-parole a assuré que les services de renseignement sud-coréens et américains surveillaient « de près » les sites nord-coréens en question grâce à l’imagerie spatiale. La Corée du Nord « Elle n’a jamais signé d’accord, ni conclu de négociations qui l’obligerait à fermer les bases de missiles », a-t-il fait valoir.

Cependant, il n’en demeure pas moins que les rapports publiés ces derniers mois, que ce soit par le groupe d’experts des Nations unies sur la Corée du Nord ou par l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] disent peu ou prou la même chose, à savoir que Pyongyang continue ses activités nucléaires malgré les négociations en cours et contourne les sanctions décidées à son endroit par le Conseil de sécurité. Jusqu’à présent, en gage de sa bonne volonté, le régime nord-coréen n’a démantelé que des sites qui ne lui étaient plus utiles ou trop endommagés pour servir à nouveau… Ce qui lui a permis d’obtenir la suspension des manoeuvres militaires d’ampleur menées conjointement par les États-Unis et la Corée du Sud.

Toutefois, les discussions entre Pyongyang et Washington sont actuellement à l’arrêt. Quant aux relations entre le Nord et le Sud, elles ont été marquées, cette semaine, par la destruction de 20 postes de garde qui étaient établis le long du 38e parallèle nord.

Quoi qu’il en soit, c’est dans ce contexte que Pyongyang a annoncé, ce 16 novembre, avoir testé une « nouvelle arme tactique ultramoderne », en présence de Kim Jong-Un. Il s’agit de la première annonce de ce type depuis le début de l’année, et plus précisément depuis la suspension officielle de ces essais nucléaires et balistiques, en avril.

« Kim Jong-Un a visité le site d’essais de l’Académie des sciences de défense et a supervisé le test d’une nouvelle arme tactique ultramoderne », a en effet indiqué KCNA, l’agence de presse officielle nord-coréenne.

Aucune précision sur la nature de cette arme « ultra-moderne » n’a été donné, si ce n’est que son essai a été un « succès ». Citant Kim Jong-Un, KCNA estime que ce test constitue « un tournant décisif dans le renforcement de la puissance de combat » des forces armées nord-coréennes ainsi qu’une « nouvelle démonstration frappante de la validité de la politique du parti qui accorde la priorité aux sciences et technologies de défense et à ses capacités de défense en développement rapide. »

D’après une source gouvernementale sud-coréenne, cette nouvelle arme tactique nord-coréenne pourrait être un système d’artillerie de longue-portée, comme un lance-roquettes multiple. « Nous ne considérons pas ce test comme une provocation militaire » de la part de Pyongyang, a-t-elle confié à CNN.

Pour plusieurs observateurs, l’annonce de cet essai d’une nouvelle arme « tactique » qui garde encore ses mystèmes est une façon pour Kim Jong-Un qu’il entend adopter une posture plus agressive dans les négociations en cours avec les États-Unis, voire qu’il peut décider de les interrompre à tout moment.

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