Le COMALAT donne des précisions sur les « problèmes » des hélicoptère Tigre engagés au Sahel

Le 31 octobre dernier, plusieurs députés ayant effectué un déplacement au Mali et au Niger ont fait un état des lieux de l’opération Barkhane, lors d’une réunion de la commission de la Défense. À cette occasion, Louis Aliot [RN], qui était du voyage, a dit avoir appris que « l’hélicoptère Tigre pouvait être dangereux en mission », notamment à cause de « ruptures de rotors à l’arrière chroniques ». Et d’ajouter, toujours à propos de cet appareil, que « quarante pare-brises ont été brisés en deux ou trois mois ».

Et, selon le compte-rendu de cette séance, le président de la commission, Jean-Jacques Bridey, a répondu : « Oui, en effet. Notre collègue Jean-Michel Jacques m’en a fait part au retour de la mission et ces informations ont été transmises à qui de droit. » Ce qui laissait supposer que les chiffres avancés par M. Aliot étaient exacts. D’autant plus que, lors d’une réunion précédente, il avait été fait état, par un autre parlementaire, d’un problème affectant « une boîte de transmission au niveau de l’empennage », ce qui générait « beaucoup de pannes » en raison de sa perméabilité au sable.

Seulement, M. Aliot aura été pour le moins approximatif dans ses affirmations. Du moins si l’on en croit les précisions et les chiffres communiqués à Zone Militaire par le commandement de l’Aviation légère de l’armée de Terre [COMALAT].

Ainsi, l’hélicoptère Tigre « n’a connu aucune rupture de rotor arrière », assure le COMALAT. En revanche, admet-il, il est « exact que les conditions extrêmes d’emploi du Tigre au Mali impliquent une usure prématurée du joint de la boîte de transmission intermédiaire (la BTI transmet le mouvement des moteurs vers le rotor anti-couple) imposant beaucoup d’échanges de pièces et de maintenance. »

Le COMALAT précise que ce problème « ne présente pas de danger pour l’équipage » et qu’il devrait être « résolu par les modifications de la BTI actuellement à l’étude »

Par ailleurs, il est aussi exact que des pare-brises de Tigre ont bien été endommagés en raison des « conditions extrêmes » propres au milieu dans lequel les Tigre interviennent. Seulement, le COMALAT parle de 9 cas constatés entre mai et septembre, et pas de « 40 en eux ou trois mois » comme l’a avancé le député Aliot.

Au passage, le COMALAT souligne que la disponibilité totale des Tigre sur une année s’élève à 29% (et de 67% pour les appareils engagés au Sahel). Ce taux s’explique par les visites « 400 heures » et le passage de la version Appui et protection [HAP] à celle « Appui et Destruction » [HAD], qui immobilise un certain nombre d’appareils. Cependant, cette opération prend « plus de temps que prévu », pour des « raisons et responsabilités diverses ».

Engagé en Afghanistan, en Libye [Harmattan], au Sahel [Serval, Barkhane] et en Centrafrique, l’hélicoptère Tigre s’est révélé être un facteur de supériorité indispensable pour les forces terrestres. Disposant d’une autonomie allant de 2h30 à 4h00 selon sa configuration, cet appareil peut voler jusqu’à 250 km/h. Doté d’une suite de guerre électronique, il est armé d’un canon de 30 mm, de missiles Hellfire et Mistral ainsi que de roquettes de 68 mm. Robuste, il « offre une protection qui a sauvé des équipages sur tous les théâtres », souligne le COMALAT.

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