Le chantier de refonte à mi-vie du porte-avions Charles de Gaulle est officiellement terminé

Entamé en février 2017, le chantier de refonte à mi-vie du porte-avions Charles de Gaulle est désormais officiellement terminé. Ses essais à quai et à la mer s’étant déroulés sans problème (ce qui n’avait pas été le cas lors de son premier arrêt technique majeur, en 2008), le navire vient en effet d’être remis à la disposition de la Marine nationale.

Une nouvelle phase vient donc de s’ouvrir pour le porte-avions : celle de se remontée en puissance, conduite sous l’autorité de l’amiral commandant la force d’action navale (ALFAN) et de l’amiral commandant l’aviation navale (ALAVIA). L’objectif est qu’il puisse reprendre le cycle de ses missions opérationnelles à partir du premier trimestre 2019.

« Nous sommes fiers d’avoir mené dans les délais impartis ce chantier d’exception au service de la Marine nationale », a commenté Nathalie Smirnov, directrice des Services de Naval Group, le maître de d’œuvre de ce chantier, conduit en coopération avec la Direction générale de l’armement [DGA], le Service de soutien de la flotte [SSF], l’équipage du Charles-de-Gaulle ainsi que Technicatome, Thales, Safran et de nombreuses PME sous-traitantes.

Cette refonte du porte-avions a concerné plusieurs domaines majeurs. Ainsi, il s’est agi de moderniser le système de combat du navire, avec des systèmes de télécommunications rénovés, de nouveaux réseaux numériques et le changement complet du Central Opérations. En outre, un radar 3D multifaisceaux SMART-S a été installé, de même que le système optronique multifonctions EOMS NG. En revanche, les radars DRBV-26D (veille air lointaine en bande D, avec portée de 500 km) et l’Arabel (utilisé pour désigner les cibles aux missiles Aster 15, en bande X et d’une portée de 100 km) ont été conservé. Enfin, le radar de navigation DRBN-34 a été démonté pour faire la place au SCANTER 6002

Le second chantier a porté sur les installations « aviation », ces dernière devant être modifiée pour marquer le passage au « tout Rafale ». Les locaux ont été modernisés et une nouvelle optique d’appontage IFLOLS a été installée.

Un autre enjeu cette refonte a porté notamment sur la modernisation des automates de conduite du navire, le remplacement de deux unités du système de réfrigération, l’installation d’un Système Automatique de TRAnquillisation et de Pilotage révisé) et la refonte du simulateur de conduite.

Enfin, le combustible des deux chaufferies nucléaires a été rechargé et l’ensemble des circuit alimentant les chaudières ont été scrupuleusement vérifiés, de même que l’usine électrique, les catapultes, les lignes d’arbre, et les ailerons de stabilisation.

Dans un communiqué, Naval Group ne manque pas de souligner la « prouesse » qu’a représenté ce chantier, en insistant sur le fait qu’il a fallu 18 mois seulement pour le mener à bien avec un budget de 1,3 milliard d’euros alors qu’une opération identique pour un porte-avions américain [beaucoup plus imposant que le Charles-de-Gaulle, ndlr] aurait exigé 4 ans de travail et 4,7 milliards d’euros.

Quoi qu’il en soit, 200.000 tâches (dont 50% par l’équipage) et 4 millions d’heures de travail ont été nécessaires pour mener à bien cette refonte à mi-vie du porte-avions, laquelle a demandé « 5 ans de préparation. »

À noter que la fin de ce chantier coïncide avec le 40e anniversaire de la Force aéronavale nucléaire [FANu], chargée de mettre en oeuvre la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire depuis la mer. D’où la présence attendue de Florence Parly, la ministre des Armées, pour célébrer les deux événements.

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