Guerre d’Indochine : 21 aviateurs et parachutistes morts pour la France vont être inhumés au mémorial de Fréjus

La secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, se rendra à Fréjus, le 15 octobre prochain, pour présider une cérémonie d’hommage un peu particulière car il s’agira d’inhumer 21 militaires « morts pour la France » il y a près de 70 ans, durant la Guerre d’Indochine.

Jusqu’alors enterrés à Tung San, au Vietnam, il a été décidé de rapatrier les corps de ces militaires, « en raison de travaux », et donc de les inhumer au Mémorial des guerres d’Indochine de Fréjus.

Le communiqué du ministère des Armées ne donne que peu de détails sur l’identité de ces 21 militaires, si ce n’est qu’ils trouvèrent la mort le 12 mars 1949, lors d’une mission de parachutage menée avec un avion de transport Ju-52 « Toucan ».

En effectuant quelques recherches, il se trouve qu’un appareil de ce type, portant le numéro 257, immatriculé F-RAQC et appartenant au groupe de transport aérien I/64 « Béarn », s’est écrasé le même jour, dans le district de Hoang Su Phi, où est situé la localité de Tung San.

Selon le site « Mémoire des Hommes », 25 militaires français sont décédés ce 12 mars 1949. Et parmi eux, figurent les noms des membres de l’équipage du Ju-52 n°257, dont le capitaine René Ballaire (commandant de bord), l’adjudant-chef Armand Tillier (navigateur), l’adjudant Jean Jourdren (radio) et le sergent-chef Maurice Boulant (mécanicien navigant). Les autres soldats appartenaient au 3e Bataillon colonial de commandos parachutistes.

Le site « Air Mémorial Creusois » nous en apprend plus au sujet du capitaine Ballaire [photo ci-contre]. Né en Creuse le 23 juillet 1917, saint-cyrien, l’officier avait rejoint les Forces aériennes françaises libres (FAFL), au Royaume-Uni, en 1943, après avoir passé six mois en détention en Espagne, pays qu’il devait traverser pour rejoindre Gibraltar. Affecté au groupe Lorraine en tant que navigateur bombardier, il effectua une quarantaine de missions jusqu’à la fin de la guerre. Chevalier de la Légion d’Honneur, cité à trois reprises, il obtint son brevet de pilote en 1946.

Affecté en Indochine, au GRA I/64 Béarn, le capitaine Ballaire enchaîna les missions périlleuses avec son équipage. La soixantième sera fatale.

« Ce jour là des parachutages sont organisés pour porter secours au poste de Hoang-Su-Phi encerclé par les rebelles, 9 avions décollent de la base aérienne de Bach Mai (environ d’Hanoï) emportant 102 parachutistes au total. La visibilité est très mauvaise, la navigation aussi, les avions dépassent Hoang. Quand ils retrouvent le poste, seul l’avion de Ballaire s’est écarté de la formation, les autres ont fait demi-tour après l’avoir attendu et, en vain, cherché … Le 14 Mars 1949, une patrouille découvre les restes calcinés de l’appareil sur les flancs du Massif de Tsin Con Linh (actuellement Tay Con Linh), près de Tsin-Keou à environ 13 km au Nord-est de Hoang-Su-Phi. 21 corps sont sortis de la carcasse, tous affreusement mutilés et brûlés. Les pains de plastique, les munitions et les grenades ayant explosé au cours de l’incendie provoqué par le crash de l’appareil », est-il relaté dans sa biographie [.pdf].

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