Pour la sixième fois depuis 2014, un incendie ravage un dépôt de munitions en Ukraine

En mars et en septembre 2017, deux importants dépôts de munitions des forces armées ukrainiennes furent détruits par des incendies.

Dans le premier, implanté à Balakliïa, près de Kharkiv, pas moins de 138.000 tonnes de munitions y étaient stockées, principalement pour approvisionner les unités d’artillerie faisant face aux séparatistes pro-russe du Donbass [sud-est de l’Ukraine, ndlr]. Le second, situé près de Kalynivka, à 175 km au sud-ouest de Kiev, connut donc un sort identique, alors qu’il abritait 83.000 d’obus de calibre de 122 et 125 millimètres.

Évidemment, la destruction de ces deux dépôts d’obus porta un coup sévère aux forces ukrainiennes… Et cela alors que, auparavant, plusieurs incendies s’étaient déclarés dans d’autres entrepôts, comme à Svatové, en octobre 2015.

Et ce n’est pas fini… Dans la nuit du 8 au 9 octobre, un incendie s’est déclaré dans un autre dépôt de munitions, en l’occurrence celui de Droujba, à 130 kilomètres au nord-est de Kiev. Et cela a provoqué des explosions en série qui ont été entendues dans un rayon d’au moins une dizaine de kilomètres.

Par mesure de sécurité, plus de 12.000 personnes ont été évacuées et l’espace aérien au-dessus de la région a été fermé, de même que la circulation routière et ferroviaire.

Selon les autorités, les entrepôts de cet arsenal s’étendent sur une superficie de 680 ha. Mais l’incendie ne concernerait que 10% de la surface totale.

Il s’agit, au moins, du sixième incendie touchant un dépôt de munitions appartenant aux forces ukrainiennes depuis 2014, année de l’annexion de la Crimée par la Russie et du début du conflit dans la Donbass. Aussi, le ministère ukrainien de la Défense privilégie l’hypothèse d’un sabotage.

« Il y a eu d’abord des explosions dans deux endroits de l’arsenal, ensuite dans deux autres après quoi l’incendie s’est déclaré. Cela signifie qu’il s’agit probablement de sabotage », a déclaré le général Rodion Tymochenko, le numéro deux de l’état-major ukrainien.

Cependant, si la piste d’un sabotage n’est pas écartée, celle d’une négligence est aussi à prendre en considération. En tout cas, cette thèse avait été mise en avant l’an passé pour expliquer les incendies des dépôts de Kharkiv et de Kalynivka.

« Il y a beaucoup d’entorses aux règles de sécurité […] dans nos bases. En voici les conséquences. […] Nous avons montré que nous n’étions pas capables de protéger nos arsenaux stratégiques », avait en effet admis, à l’époque, Oleksandr Turchynov, le secrétaire du Conseil ukrainien de défense et de sécurité nationale.

À Kalynivka, le procureur militaire avait déploré le sous-équipement des unités de surveillance, par ailleurs en manque d’effectifs, ainsi qu’une panne du système d’alarme incendie.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]