Le dispositif aérien de la force Chammal évolue avec le retrait de l’avion de patrouille maritime Atlantique 2

Depuis septembre 2014, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale est engagé au Levant, dans le cadre de l’opération Chammal pour des missions d’évaluation des frappes aériennes [Battle Damage Assessment], de coordination des avions de la coalition anti-jihadiste [SCAR-C pour Strike coordination and reconnaissance – coordinator] et de renseignement.

D’abord mis en oeuvre depuis Al-Dhafra, aux Émirats arabes unis, l’Atlantique 2 de la force Chammal avait été redéployé, en février 2016, sur la base aérienne projetée [BAP] H5 en Jordanie.

Maintenant que l’État islamique [EI ou Daesh] a perdu la quasi-totalité des territoires sur lesquels il avait établi son « califat » et que les opérations de la coalition se concentrent désormais sur le secteur de Hajine, en Syrie, la présence du détachement Atlantique 2 [ATL-2] n’est sans doute plus justifiée.

En effet, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées a annoncé que, la semaine passé, « le dispositif français déployé au Levant n’a connu qu’une seule évolution, l’Atlantique 2 ayant quitté le théâtre. » Et il n’a pas précisé s’il allait ou non être relevé.

Cela étant, ce n’est pas la première fois que la base H5 se voit priver de ce type d’appareil et de ses capacités. En janvier dernier, le ministère des Armées fit en effet état d’un « retour » en Jordanie du détachement ATL2 « après quelques semaines d’absence ».

Les Atlantique 2 qui se sont succédé en Jordanie depuis maintenant plus de 18 mois ont effectué près de 300 missions. En janvier 2018, ils avait franchi le seuil des 2.200 heures de vol.

Conçu pour faire la chasse aux sous-marins, l’Atlantique 2 a vu ses missions évoluer. Grâce à son autonomie (14 heures) et ses capteurs, comme la boule optronique MX20D, cet appareil est utilisé pour la collecte de renseignement et l’illumination de cibles pour les bombes guidées laser. Il est également en mesure d’effectuer des frappes aériennes avec des bombes GBU-12. Il a d’ailleurs visé plusieurs positions de Daesh depuis le lancement des opérations en Irak et en Syrie.

Selon la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-25, l’aéronautique navale disposera de 18 Atlantique 2 modernisés (contre 15 comme il avait été initialement prévu), dans l’attente du lancement du programme « PATMAR futur ».

Désormais, le dispositif aérien de la force Chammal s’appuie sur 10 Rafale, dont 4 sont déployés en Jordanie et 6 aux Émirats arabes unis. Il peut être ponctuellement complété par un avion ravitailleur C-135FR, un E-3F Awacs ou un Transall C-160 Gabriel (renseignement électronique).

Entre le 26 septembre et le 2 octobre, les aviateurs français ont assuré 22 sorties aériennes, dont une a donné lieu à une frappe contre Daesh dans le secteur d’Abou Kamal, en Syrie. Dans le même temps, les artilleurs de la Task Force Wagram ont effectué 14 missions de tirs au profit des Forces démocratiques syriennes [FDS, alliance arabo-kurde, ndlr] engagées contre les jihadistes à Hajine.

Photos : Marine nationale / EMA

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