Associé à Saab, Boeing remporte le marché des futurs avions d’entraînement de l’US Air Force

Pour former ses pilotes, l’US Air Force dispose actuellement de 490 avions d’entraînement T-38 « Talon », un appareil conçu par Northrop et mis en service durant les années 1960. La question de leur remplacement, via le programme T-X, commença à poindre en 2003.

Mais avec les contraintes budgétaires liées à la nécessité de financer d’autres projets de modernisation (F-35 par exemple) ou à la mise sous séquestre des dépenses fédérales retardèrent ce projet, sans pour autant décourager les industriels, attirés par la perspective d’un marché mirifique.

Ainsi, pas moins de sept constructeurs proposèrent un successeur au T-38 « Talon » : Boeing, associé au suédois Saab, Raytheon et Leonardo, avec le T-100 (un dérivé de l’avion italien M-346 Master), Lockheed-Martin et le sud-coréen KAI, avec le T-50 Golden Eagle, Northrop Grumman, un temps allié à BAE Systems puis à Scaled Composites pour le « Model 400 », Sierra Nevada et l’industriel turc TAI avec le T-X « Freedom », Stavatti, avec le Javelin, et, enfin, Textron Airland, avec le Scorpion.

Finalement, c’est le tandem Boeing/Saab qui a remporté la mise, l’US Air Force lui ayant attribué un contrat d’une valeur de 9,2 milliards de dollars [7,9 milliards d’euros] pour la livraison de 351 d’avions TX et de 46 simulateurs à partir de 2022. Il n’est pas exclu qu’un autre lot d’une centaine d’unités supplémentaires soit commandé ultérieurement.

Cette annonce « est l’aboutissement de plusieurs années d’attention constante de la part des équipes de Boeing et de Saab », a commenté Leanne Caret, la Pdg de Boeing Defense, Space & Security. « C’est le résultat direct de notre investissement conjoint dans le développement d’un système centré sur les exigences uniques de l’US Air Force », a-t-elle ajouté.

Les retombées pour Saab seront modestes puisque la production du T-X sera assurée à 90% aux États-Unis, où 17.000 emplois dans 34 États seront ainsi garantis.

Dévoilé officiellement en 2016, le TX de Boeing/Saab est doté d’un moteur GE F-404 et d’un double empennage (comme le F-35), ce qui lui permet d’avoir une « stabilité améliorée ». Pouvant être ravitaillé en vol, il a été conçu pour « évoluer » au fur et à mesure des avancées technologiques et en fonction des besoins en matière de formation.

En outre, les industriels assurent que sa maintenance sera facile. « L’approche ‘clean-sheet’ permet d’utiliser les technologies, les outils et les techniques de fabrication les plus récents, créant ainsi une option plus abordable et plus flexible que les anciens avions existants », ont-ils également fait valoir.

Disposant d’une avionique avancée et « intuitive », le TX affiche de très bonnes performances en terme de manoeuvrabilité. L’US Air Force « recherchait certaines caractéristiques comme un angle d’attaque plus élevé et la capacité de résister à des niveaux de force centrifuge (G) plus élevés », a expliqué le général Arnold Bunch, un des responsables des acquisitions au Pentagone.

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