Harpie : Les Forces armées en Guyane poursuivent l’effort contre les orpailleurs illégaux

Après une année 2017 marquée par un bilan très décevant en matière de lutte contre l’orpaillage illégal, les Forces armées en Guyane (FAG) ont, dans le cadre de l’opération Harpie, multiplié les opérations contre les garimpeiros, c’est à dire les chercheurs d’or clandestins venus du Brésil ou du Surinam.

Le résultat, au cours du premier semestre 2018, est tangible. Au 28 juin, 212 sites d’orpaillage étaient encore actifs, contre 480 par rapport à la fin de l’année dernière. « En y incluant ceux dits ‘actifs partiels’, c’est-à-dire ceux qui ont été détruits au moins une fois, mais n’ont pas été recontrôlés depuis, le nombre de sites d’orpaillage illégal est passé de 623 fin 2017 à 346 aujourd’hui », a expliquait, en juillet dernier, l’État-major des armées.

En outre, 77 puits et 560 pompes/motopompes ont été détruits et 12,5 millions d’euros d’avoirs criminels ont été saisis.

Quatre raisons principales expliquent ce bons chiffres. En premier lieu, les administrations dotées de pouvoirs judiciaires ont été davantage présente aux côtés des militaires des FAG. Ensuite, le renfort d’une compagnie d’infanterie a permis de mener davantage de patrouilles. Les modes d’action ont en outre été revus, avec l’idée d’occuper le terrain plus longtemps et/ou de revenir sur des sites déjà visités et détruits pour dissuader tout retour des garimpeiros. Enfin, un accent a été mis sur la coopération régionale, avec des opérations conjointes menées avec le Brésil et le Surinam.

La lutte contre l’orpaillage illégal ne souffre d’aucun relâchement. En 2016, les FAG avaient aussi de bons résultats contre les garimpeiros. Seulement, avec le passage de l’ouragan Irma aux Antilles et la mobilisation des gendarmes pour d’autres priorités ont fait que le phénomène prit de nouveau de l’ampleur. Au point que le nombre de sites clandestins retrouva le niveau qui était le sien en 2009, c’est à dire un an après le lancement de l’opération Harpie.

Aussi, les FAG continuent de mettre la pression sur les orpailleurs clandestins. Fin août, indique l’EMA, le 9e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) a été mobilisé pour la septième campagne de destruction de sites d’orpaillage illégaux de l’année.

L’opération a eu lieu dans le secteur d’extraction primaire de Saint-Jean du petit Abounami, par ailleurs très rentable tout en étant facilement accessible en pirogue et en quad. Des conditions qui en faisaient donc une zone attractive pour les garimpeiros. D’où l’intérêt des FAG à y revenir, après une phase de reconnaissance.

Dans un premier temps, les sections de combat de la 1re compagnie du 9e RIMa ont pris le contrôle de la zone et confirmé le nombre de puits illégaux à détruire. Puis, en liaison avec les gendarmes, les sapeurs de la 3e compagnie ont effectué une fouille approfondie du secteur et identifié les installations à détruire à l’explosif afin de les rendre définitivement inutilisables.

Pour cela, il aura fallu acheminer 2,5 tonnes d’explosifs par les hélicoptères Puma de l’armée de l’Air et Ec-145 de la Gendarmerie. De quoi faire « sauter » 41 puits et 18 galeries d’extraction primaire.

Les militaires du 9e RIMa, « déjà en opération dans cette zone avant les destructions, maintiennent une présence ‘visible’ pour gêner le plus possible le retour des orpailleurs illégaux et leur réapprovisionnement », explique l’EMA, qui n’a cependant pas fait état d’interpellations de garimpeiros sur le site visé.

Au cours des six premiers mois de l’année, le nombre d’orpailleurs illégaux jugés et condamnés par la justice a sensiblement augmenté par rapport à 2017 : 36 individus ont été déférés, contre même pas dix l’an passé.

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